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La classe politique et la société civile réagissent

 Une position de clarté

 «C’est une position de clarté qui voudrait mettre fin à l’ambiguïté et au double-jeu du gouvernement algérien. Il ne peut, éthiquement, prétendre avoir des relations bilatérales «normales» avec le Maroc, alors que l’attitude du pouvoir algérien n’est qu’une série d’hostilités et de nuisances permanentes contre le Royaume et plus particulièrement contre ce que le Royaume et le peuple marocains ont de plus cher et de plus sacré, à savoir notre intégrité territoriale, l’unité de notre Nation et notre souveraineté.
Il est clair que le pouvoir algérien doit choisir. Nous sommes pour l’amitié, le bon voisinage, la coopération, mais pas dans l’hypocrisie et certainement pas aux dépens de l’intérêt national. La position marocaine est celle de la clarté et d’une demande d’honnêteté qui est celle de tous les Marocains».

Une réaction normale

 La réaction marocaine est pour moi tout à fait naturelle. J’avais d’ailleurs manifesté à plusieurs occasions ma surprise quant à l’opportunité d’une telle visite, particulièrement dans le contexte actuel, où les relations entre les deux sont loin d’être au mieux, pour les raisons sur lesquelles il serait inutile de revenir. D’autant que même la décision du Premier ministre algérien de se rendre au Maroc  a été quelque peu hésitante.
On l’a bien vu dans la presse algérienne, avec des déclarations, comme celle du ministre d’Etat algérien, qui a confirmé la visite, et des  contre-déclarations, dont celle de M. Ouyahia lui-même qui, sans nier sa tenue, s’est montré bien réticent à faire le déplacement. Maintenant, on ne peut que regretter qu’on en arrive là et que les contacts entre les deux pays ne soient pas à la hauteur des liens qui les unissent, et encore moins des enjeux que les deux pays se doivent de relever ensemble. Mais on n’y peut rien.

 C’est dommage
 C’est dommage et regrettable que le Premier ministre algérien ne puisse effectuer sa visite comme prévu car, par ses déclarations contradictoires le président Bouteflika en est responsable. Le Maroc, quant à lui, a tout fait pour le rapprochement des deux peuples marocain et algérien voisins et qui ont beaucoup de choses en commun.
D’accord pour une coopération économique, d’accord pour une coopération bilatérale et régionale, mais dans un climat serein qui doit passer obligatoirement par des discussions politiques. Les dirigeants algériens doivent mettre fin à ce double jeu, ils ont essayé, depuis plusieurs décennies, de déstabiliser notre pays en utilisant tous les moyens en leur possession mais ils oublient que les Marocains sont fermement attachés à leur intégrité territoriale.

 

Changement de tactique
 Mon opinion personnelle est que la réaction du ministère des Affaires étrangères est surprenante. Ce type d’attitude peut se comprendre s’il émane de la société civile ou d’un parti politique. Mais qu’un organisme officiel, de surcroît les Affaires étrangères, en soit l’auteur, cela me paraît un peu excessif. D’autant que la visite du Premier ministre  algérien n’aurait jamais été annoncée sans que le gouvernement marocain n’ait donné son accord.
L’intelligence aurait voulu que le ministre algérien soit écouté et qu’on puisse savoir s’il a des solutions à proposer. On ne peut donc que formuler des hypothèses. La plus plausible à mon sens serait que le Maroc ait décidé de changer de tactique en demandant à l’Algérie de tirer au clair sa position à l’égard du Maroc et de sortir de cette logique de tergiversation et cette politique pernicieuse que le voisin de l’Est adopte. Celle de vouloir souffler le chaud et le froid, de démobiliser le temps d’une visite pour revenir à la charge par la suite. Par sa réaction, le Maroc donne à choisir à l’Algérie.

 Décision adéquate au moment opportun

 « Je crois que c’est la première fois que le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération prend la décision adéquate au moment opportun. Car, la visite d’Ouyahia, accompagné du ministre des Affaires étrangères Bejjaoui et du ministre de l’Intérieur Zerhouni, ne signifiait pas de bonnes dispositions à l’égard du Maroc.
Les Algériens auraient mieux fait, en guise de bonne foi, de faire précéder cette visite par une libération des prisonniers marocains à Tindouf, sur le sol algérien. Le pouvoir actuellement en Algérie, le président, le Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères et Belkhadem, le représentant personnel de Bouteflika, n’est composé que des résidus du régime et de la pensée de Houari Boumedienne.
De ce groupe-là, il n’y a rien à espérer de bon que ce soit pour les relations avec le Maroc ou pour l’édification maghrébine comme le souhaitent les peuples de la région. Je crois que la bonne foi et la flexibilité dont avait fait preuve le Maroc sont les causes de la situation actuelle. De toutes les manières, la bonne foi avec ledit groupe ne mène à rien».

 

Pas de concession sur notre
intégrité territoriale

 Je tiens d’emblée à préciser que le communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération va dans le sens des propos que j’ai moi-même tenus il y a de cela une semaine.
J’avais alors qualifié la visite du Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, au Maroc d’inopportune parce qu’elle ne serait pas très bien comprise par les opinions publiques nationale et internationale.
Les récentes déclarations du président algérien Abdelaziz Bouteflika très hostiles à l’intégrité territoriale du pays ont causé l’ajournement du sommet de l’Union du Maghreb Arabe. Dans le contexte actuel marqué par des relations maroco-algériennes marquées par la crispation, une visite comme celle-là aurait constitué une provocation ; il est donc préférable d’attendre une décrispation de ces relations pour pouvoir redémarrer sur le bon pied.

 Le Maroc a assez patienté

 Sincèrement, la réaction marocaine me paraît légitime, en tout cas pas étonnante. Le Maroc a assez patienté. Après une multitude de fausses promesses, beaucoup de faux espoirs, voilà que sur un coup de tête, le président Algérien, Abdelaziz Bouteflika, décide de ne pas honorer ses engagements bilatéraux, pris au plus haut niveau. Il faut être sérieux. Après l’espoir net de la dernière visite royale et de la politique de la main tendue, passant par la décision unilatérale de supprimer les visas; la réaction algérienne, faite à base de dénigrement et d’un acharnement sans précédent, paraît suspecte. Il faut que chacun prenne ses responsabilités. En tout cas, cette mauvaise plaisanterie a assez duré. Autant jouer front jeu et décliner ses véritables intentions. Cette réaction, compte tenu de la mauvaise foi avérée, est légitime. Une clarification des intentions était nécessaire. 

Le Maghreb économique s’envole

 Je comprends parfaitement la position marocaine. Face aux positions algériennes en dents de scie, l’agacement marocain est loin d’être surprenant. Les réactions hostiles des Algériens ont fini par user la patience et la bienveillance marocaine. Personnellement, je souscris à cette vision. Cela dit, nous, opérateurs économiques, nous n’avons de cesse de plaider en faveur d’un Maghreb économique. C’est le meilleur rempart contre la mondialisation galopante. Cette nouvelle vision mondialisée impose, désormais, une plus grande intégration régionale. Une vision commune est indispensable pour les deux pays.
Encore mieux, quelle que soit la rente économique, à base de pétrole et de gaz notamment, l’Algérie doit intégrer l’idée qu’elle n’a aucun avenir sans le développement d’un Maghreb économique. J’espère que cette rupture sera limitée dans le temps.

 Triste mais compréhensible
 La réaction marocaine est compréhensible, même si elle dénote d’un manque de coordination au niveau du gouvernement. Mais il est dommage  que l’interventionnisme algérien dans une affaire qui ne regarde en rien notre voisin vienne  compliquer davantage les relations entre nos deux pays voisins et renvoyer aux calendes greques l’édification du Maghreb arabe.
Une édification entamée, faut-il le rappeler, au Maroc, mais à laquelle aucune suite n’a été donnée à cause de ce même acharnement algérien qui ne cesse, et de la manière la plus ostentatoire  qui soit, de porter soutien et assistance à un front qu’il a monté de toutes pièces. Ceci, alors que l’affaire du Sahara marocain ne concerne en rien l’Algérie. C’est une affaire maroco-marocaine dont l’Algérie se doit de prendre ses distances.
Le Maroc, et suivant les Hautes orientations de S.M Mohammed VI, se doit de mettre en œuvre la régionalisation. Je pense que là est le début de la solution. 

Arrêter les dégâts

 Mon souhait le plus cher serait de voir les autorités algériennes revenir sur leur position concernant l’affaire du Sahara marocain et revoir leur position à l’égard du Maroc. Il y va des relations entre les deux pays et de leur capacité à aller de l’avant.
Les responsables algériens devraient, pour l’intérêt des deux peuples frères et pour l’édification nécessaire de l’Union du Maghrab arabe, ne pas manifester de déclarations ou d’attitudes qui peuvent offenser ou provoquer le peuple marocain.
Ce type de perturbations ne peut que nuire à des relations qui devaient, normalement, être exemplaires.
J’espère que le temps d’une entente durable est bientôt arrivé. 

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