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La continuité dans une ligne discontinue

L’USFP a été le seul parti à prendre une position de principe en publiant un communiqué le lendemain de la nomination de Driss Jettou à la primature. Sa direction ne changera pas d’avis même si le ton a baissé d’un cran et que la participation au prochain gouvernement n’est plus considérée comme un tabou. On sait maintenant que les socialistes ont essayé de rameuter leurs alliés traditionnels pour former un front commun. Mais aucun des dirigeants de ces partis n’a voulu s’engager sur le front de la contestation pure et dure pour défendre la continuité d’un processus que tous considèrent comme ayant été arrêté au milieu de la route. Esseulée sur un échiquier politique dispersé, la direction de l’USFP a su comment reculer sans toutefois se départir de ses principes.
Certains observateurs politiques voire des militants de base du parti ont toutefois été biaisés par la différence de ton entre le discours tranchant l’USFP et ses intentions de rentrer dans les rangs… du gouvernement. Le discours du Premier secrétaire du parti, Abderrahmane Youssoufi devant le comité central et les éditoriaux du journal «Al Ittihad Ichtiraki» semblent verser beaucoup plus vers un positionnement radical que vers l’apaisement.
Non répondent les dirigeants du parti il n’existe aucune contradiction entre notre position de principe et notre recherche d’une solution à une situation nouvelle. Il n’y a aucune ambiguïté dans la position de l’USFP explique Taieb Mounchid, membre du bureau politique : « Notre parti n’a jamais annoncé son refus de participer au prochain gouvernement. Il est vrai que le communiqué publié après la nomination du Premier ministre était très direct dans la position de principe qu’il défend. Mais la défense de principe est ainsi faite pour qu’elle soit imprégnée de demi-mesure ou de subtilité diplomatique.
Le communiqué prônait la continuation dans un processus qui dans les usages est concrétisé par la désignation d’un Premier ministre provenant d’un parti politique. Ceci étant jamais l’USFP n’a fermé la porte à toute négociation qui lui permet d’achever le processus de réforme dans des conditions qu’il juge nécessaires.» Il fallait tempérer quand la tempête faisait rage et l’USFP en tant que parti qui a connu de multiples orages, n’a pas eu de mal à contenir la bile de ses militants. Il est vrai qu’au cours de la réunion du comité central, les avis très partagés, les divergences très larges et la tension battait son plein. Mais le Premier secrétaire du parti, Abderrahmane Youssoufi, en militant avéré et en homme d’Etat averti a su passer le message avec la force des mots et de la conviction. Il répétait même à chacun des intervenants qu’il est convaincu par chaque avis des membres du comité central. Mais finalement la maturité des socialistes a prévalu en laissant le soin au bureau politique de prendre les décisions qu’il juge nécessaires dans la conjoncture actuelle. Autrement il fallait lire en filigrane que le parti est prêt à participer au gouvernement si les conditions requises sont fournies par le Premier ministre. La direction de l’USFP ne pose pas de conditions publiquement, mais il est clair que tout tourne autour des postes qu’il va occuper et du programme gouvernemental. Le fait que les élections du président de la chambre des représentants commencent aujourd’hui, est un signe d’embellie dans un ciel très chargé depuis le 27 septembre. Il est fort probable que le président, Abdelouahed Radi retrouve le perchoir puisque le bureau politique se réunira ce matin pour le désigner officiellement. D’autant plus, confirme Taeib Mounchid, que le parti de l’Istiqlal ne présente plus de candidat, mais l’équation reste dans l’intention de vote des Istiqlaliens ajoute le membre du bureau politique de l’USFP. Ce faisant les socialistes ne sortent aucunement vaincus de cette situation exceptionnelle dans laquelle ils ont été mis par l’animosité de certains de leurs alliés et les alliances contre-nature pour les contrecarrer. Il reste, comme le tient à le répéter Mounchid, le premier parti du pays qui a osé mener un gouvernement de reforme dans un pays qui était au bord de la crise cardiaque.
Dans ces conditions, explique-t-il , il est difficile pour tout parti de satisfaire tous les besoins de la population tout en ayant pour mission la reforme de plusieurs structures. Mais malgré ces contraintes et les attaques fomentées par les partis adverses, les alliés, voire les médias publics, l’USFP a su gagner la confiance du peuple en restant le premier parti par le nombre de sièges et des voies qu’il a obtenus.

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