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La diplomatie marocaine face à l’affaire Aminatou Haidar

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La diplomatie marocaine, conduite par le ministre des Affaires étrangères Taïeb Fassi Fihri, a été confrontée en 2009 à deux défis majeurs. Le premier et le plus important est incontestablement l’affaire de la renégate Aminatou Haidar. Cette séparatiste avait été interpellée le 13 novembre par les services de police de l’aéroport Hassan 1er de Laâyoune à sa descente d’avion après avoir refusé d’accomplir les formalités de police. Devant son refus de remplir ces formalités, l’intéressée a été soumise par la police des frontières à un examen de situation dans la zone internationale de l’aéroport, sous l’autorité du Parquet. Aminatou Haidar a rejeté sa nationalité marocaine devant les services de police de l’aéroport de Laâyoune et affirmé être titulaire d’une autre nationalité, ce qui constitue un acte de trahison grave. Le jour d’après Aminatou Haidar a embarqué vers les Îles Canaries, lieu de sa provenance. Ses agissements allaient prendre une autre forme. Après son arrivée à Lanzarote (Îles Canaries), la renégate n’a trouvé d’autre moyen pour attirer l’attention des médias et des autorités espagnols que d’entamer une grève de la faim. Face à cette situation, et à l’instrumentalisation de cette affaire par l’Algérie et le Polisario, le Maroc devait réagir. Le ministre des Affaires étrangères avait vivement dénoncé, à Bruxelles, le chantage d’Aminatou Haidar. M. Fassi Fihri avait affirmé que «Aminatou Haidar n’est plus une défenseur des droits de l’Homme lorsqu’elle a un agenda politique et qu’elle est membre du Polisario. Elle a renié sa nationalité marocaine, elle a jeté son passeport. C’est pour cette raison que Mme Haidar ne peut plus revenir au Maroc». L’ambassade du Maroc au Royaume-Uni avait dénoncé les agissements de la dénommée Aminatou Haidar, soulignant qu’ils s’inscrivent dans le cadre d’une manœuvre bien préparée par les adversaires de l’intégrité territoriale du Royaume dans le but de détourner l’attention sur les réelles priorités établies par l’ONU. Après une série des «sollicitations amicales» d’un certain nombre de pays amis, au premier rang, la France, mais également les États-Unis et l’Espagne, et pour des raisons strictement humanitaires, le Maroc a autorisé le retour de la dénommée Aminatou Haidar. Cette dernière est rentrée à Laâyoune le 17 décembre. Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri, avait souligné que le retour d’Aminatou Haidar au Maroc «s’est effectué dans le strict cadre humanitaire». M. Naciri avait également rappelé «les réactions plus que favorables» au geste humanitaire du Maroc, de la part de grands pays comme la Russie, l’Italie et d’autres.
L’affaire Aminatou Haidar a suscité la réaction d’acteurs politiques mais aussi associatifs, notamment le président de l’Association le Sahara marocain, Mohamed Réda Taoujni. Ce dernier avait estimé dans un entretien accordé à ALM qu’ «il s’agit en fait d’un grand échec de la diplomatie marocaine. Malgré le fait que ce retour de la séparatiste a sapé un projet des services de renseignements algériens, je pense que si on avait géré ce dossier de manière plus professionnelle, on n’allait pas tomber dans le piège des adversaires de notre intégrité territoriale. Le ministre des Affaires étrangères assume l’entière responsabilité dans cette affaire qui a mis à mal les Marocains. Je vous rappelle qu’au moment où Aminatou Haidar avait refusé de remplir les formalités à l’aéroport de Laâyoune, ce ministère avait informé les ministres des Affaires étrangères des autres Etats que le Maroc a expulsé Aminatou Haidar alors que ce n’est nullement le cas. Si ce ministre avait bien expliqué aux autres pays ce qui s’est réellement passé, nous ne serions nullement à ce stade. En plus durant la crise, les ambassadeurs du Maroc à l’étranger ne savaient quoi dire de l’affaire. Le Maroc a été mis à mal devant la suprématie algérienne et devant la suprématie de la société civile pro-Polisario». «Cela fait plus de dix ans que je me bats pour que le Maroc adopte une politique plus adaptée pour renforcer son lobby dans l’affaire du Sahara. Mais malheureusement, la médiocrité se poursuit. Le ministre des Affaires étrangères doit démissionner de ses fonctions», a ajouté M. Taujni au lendemain du retour au Maroc d’Aminatou Haidar.
Le second défi auquel le Maroc a été confronté en 2009 consiste en la crise diplomatique avec l’Iran. Une crise qui s’est soldée par la fermeture de l’ambassade d’Iran à Rabat et la rupture depuis des relations diplomatiques entre les deux pays. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taïeb Fassi Fihri, avait imputé à l’Iran la responsabilité de la dégradation des relations maroco-iraniennes. Le 25 février dernier, le Maroc avait rappelé, en consultations pour une semaine, son chargé d’affaires par intérim à Téhéran, afin de protester contre des «expressions inopportunes» de l’Iran à propos du soutien du Maroc au Bahreïn.

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