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La fiabilité est assurée

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ALM : Tout d’abord, dans quel cadre s’inscrit le recensement général de la population et de l’habitat, prévu en septembre 2004 ? Quelle est son utilité économique et sociale ?
Ahmed Lahlimi : La philosophie de ce recensement se résume à trois principaux objectifs. Il s’agit en premier lieu d’établir une radioscopie de la réalité économique, mais aussi et surtout sociale, du Maroc. Une radioscopie qui servira, et c’est là le deuxième objectif de ce recensement, de base de planification économique du pays, une assise statistique dont la finalité est de permettre un développement humain cohérent et qui n’exclut aucune composante de la population. Cette base statistique servira également à l’élaboration d’un échantillon-maître qui sera utilisé lors d’enquêtes ciblées visant à identifier des besoins et mettre en place les stratégies nécessaires à leur mise en place.
Quel est le dispositif mis en place pour mener à bien cette opération ?
La mobilisation est désormais générale, que ce soit au niveau du Haut commissariat au plan ou au niveau de l’administration et même au-delà. Nous avons commencé par des actions de sensibilisation de la population quant à l’intérêt du recensement. Parallèlement, des structures ont également été mises en place, à l’échelle à la fois nationale et régionale, pour la mise au point du questionnaire. Ce dernier portera essentiellement sur une meilleure connaissance de la population afin de déterminer le nombre exact de la population au Maroc, la situation socio-économique de cette population, son niveau d’instruction ainsi que le taux d’alphabétisation, l’habitat et les conditions de vie des Marocains. Il s’agit d’élaborer des indicateurs précis sur les besoins de la population et les actions à même de les satisfaire. Les efforts entrepris actuellement portent également sur la formation des agents, au nombre de 50.000, qui seront mobilisés pour cette opération. L’épine dorsale de ces agents sera constituée d’enseignants. Un appel à candidatures a également été lancé auprès des enseignants à la retraite et d’autres catégories, tels que les adjoints techniques, les étudiants ingénieurs, les ingénieurs statisticiens et le personnel des Collectivités locales.
Au-delà de cette initiative qui, en elle-même, est louable, une question se pose d’elle-même : quel sera le degré de fiabilité de ce recensement, vu les marges d’erreur qu’il peut comporter ?
Ce que je peux d’ores et déjà affirmer, c’est que, de tous les recensements effectués au Maroc, celui-là sera le plus fiable. Et pour cause, le terroir national a été divisé dans la perspective de ce recensement en petites unités et comptant un nombre limité de foyers. Ces unités ont été identifiées et cartographiées à travers un système d’information géographique performant. De plus, les agents auront à effectuer leurs «contrôles» à deux reprises. Des contrôles qui seront alors tous vérifiés via un système électronique efficace. Répondant aux critères internationaux en la matière, ce recensement est l’un des meilleurs au monde. C’est en tout cas ce que plusieurs parties, marocaines comme étrangères et qui suivent le déroulement du travail, s’accordent à dire.
Mais des difficultés, aussi bien géographiques que liées à la psychologie marocaine, risquent d’aboutir à plus d’une imprécision…
Chaque type de région au Maroc -nomade ou sédentaire, urbain ou rural, bidonville ou habitat «conforme»…- a été identifié, circonscris et divisé en districts. Nous visons toutes les personnes habitant au Maroc, que ce soient des Marocains, résidants comme non-résidants ou des étrangers, résidants comme de passage. Le questionnaire est élaboré de façon à permettre de connaître toute personne, son mode de propriétés, sa situation professionnelle et matrimoniale.
Il existe aussi une autre source de problèmes : celle des ambiguïtés qui peuvent ressortir entre, par exemple, femmes aux foyers et femmes au chômage, propriété et appropriation, ainsi que la non-transparence en matière de déclaration de biens. Comment comptez-vous pallier ces éventuelles erreurs ?
En expliquant d’abord l’intérêt de cette initiative aux citoyens et en étant clair dans le choix des questions qui leur seront posées. Ce qu’il faut annoncer à cet égard, c’est que l’anonymat sera garanti à chaque citoyen. Une fois le recensement terminé, les informations recueillies auprès de chaque personne seront regroupées sous un nom de code qui ne révèle rien de l’identité de la personne recensée. Une fois ces codes introduits et les informations vérifiées, les documents de base seront automatiquement et complètement détruits.

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