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La grande bataille des socialistes

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Lors d’une conférence de presse, tenue hier, à Rabat, le premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), Abderrahman Youssoufi, a rapporté que le taux de couverture de son parti pour les élections communales du 12 septembre frise les 70 % de sièges, soit environ 12.000 candidats sur un total de sièges de 16.400. L’importance de ces élections pour le Parti peut, également, être approchée en fonction de deux autres variables, à savoir le nombre de membres du Bureau politique qui se présentent à ces élections, et le niveau de tension qui prévaut dans certaines villes et régions. Concernant le premier point, l’USFP présente sept membres de sa direction nationale, dont trois à Rabat. Considéré comme un fief de cette formation et lieux de résidences de ses dirigeants historiques, Mehdi Benbarka et Abderrahim Bouabid, Rabat a toujours constitué la force de frappe de cette formation. Que ce soit dans ses tractations avec le groupe de l’Union marocaine du travail (UMT), à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix, ou lors des luttes intestines qui ont opposé sa direction au groupe de Mr. Abderrahman Benameur, qui allait créer par la suite le PADS ( parti de l’avant-garde démocratique socialiste), ou vis-à-vis de la CDT (confédération démocratique du travail), Rabat a constamment parrainé la direction de ce parti. Il est, donc, hors question pour lui, de lever la main sur cette ville. Abdelhadi Khairate, Driss Lachgar et Abdelkader Baina, tous membres du bureau politique, descendent dans cette bataille pour la prise du pouvoir de Rabat, une capitale qui revêt à leurs yeux une importance «nationale». A Casablanca, Khalid Alioua, ministre de l’Enseignement supérieur, ne cesse d’aiguiser ses armes, après avoir évincé ses concurrents, l’un après l’autre. Les enjeux de cette candidature sont également d’une grande signification pour les socialistes, parce que c’est là où se concentrent les forces de leurs frères ennemis du Congrès national ittihadi, rassemblés autour de la CDt et de son secrétaire général Noubir Amaoui. Aussi, la prise de cette ville est censée doter l’USFP et ses dirigeants locaux d’un pouvoir énorme de négociations avec l’Etat et l’ensemble des partenaires politiques. Mais, Casablanca, si l’on se réfère aux résultats des dernières échéances électorales du 27 septembre dernier, est aussi le fief des islamistes, comme elle est le lieu où se sont déclenchés les attentats terroristes du 16 mai. La présentation du Dr. Zoubida Bouyad, membre de la Commission administrative, peut s’expliquer par la volonté des Usfpéistes, de donner une image moderne de ses candidats, étant donné qu’il s’agit d’une femme, médecin et cadre engagé. Mais, est-ce suffisant pour relever les challenges ? La troisième ville, qui attire fortement l’attention de ce parti, est sans nul doute, Marrakech. Outre Mr. Abderrafie Jawahiri, poète et membre du Bureau politique, deux autres dirigeants non moins importants sont têtes de listes des candidats de ce parti. Il s’agit, d’une part, de l’historien Mohamed Lakhssassi, ancien président de l’UNEM (Union nationale des étudiants du Maroc), également, ancien exilé, et d’autre part, de Driss Abou Al Fadl, secrétaire provincial de cette formation, ancien détenu et membre fondateur de la gauche radicale. En plus de ces trois personnes, il y a lieu de rappeler la candidature de Zakia Mrini, une des deux femmes, têtes de listes des candidats du parti, dans l’ensemble du territoire national. Deux autres membres de la direction de cette formation sont en lice et qui reviennent à leurs lieux de naissance. Il s’agit de Mohamed Achaâri, ministre de la culture, à My Driss Zerhoun et Larbi Ajjoul, ex-ministre des télécommunications, dans les régions du sud du Royaume. Bien entendu, tout en retroussant leurs manches, les socialistes sont appelés à surmonter leurs problèmes internes et à calmer certains esprits non contents de la manière avec laquelle ont été gérées les procédures de présentation des candidats. En effet, si à Casablanca, la situation s’est plus ou moins calmée, il n’en demeure pas moins important de signaler que dans plusieurs villes, bon nombre de personnes sont mécontentes. A Agadir, il semble que des anciens cadres, anciens conseillers et députés contestent encore la candidature de Tarik Kebbaj, comme tête de liste du Parti. Même en étant fils de notable nationaliste, et lui-même partisan de l’USFP depuis son jeune âge, les apparatchiks locaux ne voient en lui qu’un fils de riche en quête de pouvoir. Un fait qui sera vérifié sur le terrain. A Fès, Berrechid, Khouribga, Settat et dans bon nombre de communes qui étaient sous la gestion de l’USFP, les conflits internes continuent de se gérer difficilement. Mais toujours est-il que depuis 1983, c’est-à-dire en vingt ans, l’USFP a quadruplé le nombre de ses candidats.

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