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La mascarade est terminée

Lorsque le leader du Mouvement Populaire Démocratique et Constitutionnel (MPDC), Abdelkrim Khatib, avait accepté d’accueillir dans les rangs de son parti les islamistes du Mouvement Unité et Réformes (MUR), son objectif était de récupérer les militants de cette mouvance islamiste en leur offrant un cadre d’action politique afin d’intégrer la démocratie au lieu de s’activer dans la clandestinité.
D’ailleurs, El Khatib leur a posé des conditions avant de sceller leur pacte d’adhésion. Parmi les exigences du leader du MPDC, figuraient l’attachement à Imarat Al Mouminine et l’engagement à se conformer aux règles de la démocratie. Des clauses qu’ils ont promis de respecter.
Or, au fil des années, alors que le parti devenait de plus en plus grand, devenant le Parti de la Justice et du Développement (PJD), ils ont commencé à violer leur accord avec El Khatib allant jusqu’à vouloir s’émanciper de la "tutelle" de leur leader. Leur ambition devenait de plus en plus grande et le moment leur paraissait propice pour passer à une vitesse supérieure et à manifester leur soit disant puissante force de mobilisation des masses.
Les résultats des élections législatives du 27 septembre 2002, les ont d’ailleurs encouragés à s’aventurer davantage dans ce projet. Le résultat qu’ils ont obtenu lors de ce scrutin, ils l’ont interprété comme une preuve que la société marocaine s’était islamisée dans sa majorité, et était donc prête à accueillir un nouveau discours plus extrémiste.
D’ailleurs, à quelques semaines des attentats meurtriers de Casablanca, El Khatib donnait la preuve qu’il avait senti les prémisses de ce "putsch" que les militants du MUR préparaient au sein du secrétariat général du PJD. Pour les contrecarrer, une nouvelle plate-forme est créée par l’un des anciens du MPDC et l’un de ses fondateurs à savoir Mohamed Khalidi. Moderniste convaincu et fervent défenseur de la démocratie et des institutions de l’Etat, il créa le Mouvement Vigilance et Vertu (MVV). Cette association regroupe tous les militants du parti voulant faire face à l’extrémisme qui naissait au sein de leur formation des mains des adeptes du MUR, dirigé par Ahmed Raïssouni. D’ailleurs, ce dernier commettra une erreur impardonnable lorsqu’il fera des déclarations sur l’institution d’Imarat Al Mouminine dans un entretien qu’il a accordé à notre quotidien. Ce qui poussa le secrétaire général du PJD à accélérer le processus de "nettoyage" au sein de sa formation. Cette opération, qui avait commencé quelques jours avant les attentats du 16 mai, est devenue au lendemain de ces événements tragiques une nécessité absolue.
Aujourd’hui, le processus de séparation entre le MUR et le PJD est désormais activé et le secrétariat général du parti tient des réunions régulières dans cet objectif. Selon des sources informées, El Khatib aurait demandé à certains membres du secrétariat général du PJD qui sont aussi membres du bureau exécutif du MUR, de clarifier leurs positions ou de quitter le parti. Ainsi, il semble que l’ère de la dualité qui a marqué discours de ces membres est finie et que l’heure de vérité a sonné pour que cesse la mascarade qu’ils n’ont cessé de jouer depuis le début.  

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