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La neutralité de la presse espagnole

On s’attendait à des réactions plutôt véhémentes à l’égard de la communauté marocaine résidant en Espagne de la part de la presse espagnole.
L’implication de Marocains, dits bien intégrés dans la société espagnole, dans les terribles attentats du 11 mars leur auraient certainement donné raison. Mais tel ne fut pas le cas. Bien au contraire. Non seulement la presse de ce pays s’est contentée de se limiter au fait, sans volonté de nuire à la réputation des Marocains d’Espagne, encore moins généraliser la responsabilité de ces actes criminels, mais elle s’est efforcée de présenter les risques qu’encourt cette communauté suite à ces attentats. Certains articles ont même prévenu contre les risques de dérapage. Nous sommes loin de l’époque où la crise de l’îlot Leila avait suscité une véritable vague de haine antimoros, qui a trouvé écho dans la presse de ce pays.
Des messages pleins de haine abondaient dans la quasi-totalité de la presse espagnole ; le lecteur moyen méconnaissant de Maroc et déjà riche d’une culture de préjugés accumulés pendant plusieurs siècles et qui donnent une image caricaturale et hostile du Marocain, a facilement été aliéné à la thèse officielle de son gouvernement. Certains quotidiens espagnols ont même entamé ce qui ressemblait à une campagne d’information, invitant les Marocains résidant dans leur pays et des MRE de passage, à ne pas s’alarmer et que l’Espagne « a toujours été et reste toujours une terre d’accueil et de passage hospitalière pour les Marocains». Mieux encore, des titres comme «El Païs» et «ABC» ont fait l’écho de toutes les initiatives entreprises par la société civile marocaine en solidarité avec l’Espagne. Au lieu de diviser les deux pays, les attentats, à chaque chose malheur est bon, ont aidé à réunir les efforts de lutte anti terroriste et unifié certaines positions des deux pays. Des positions relayées par la quasi-majorité des titres espagnols.
Désormais unis dans un même combat, les deux royaumes ont connu un véritable tournant suite aux dernières élections présidentielles, qui se sont traduite par la mise à l’écart de José Maria Aznar et l’élection de Zapatero qui a d’emblée annoncé la couleur, celle que les relations entre l’Espagne et le Maroc doivent aller vers le mieux. Ceci explique peut-être cela. Même si, au sein de la société espagnole, un autre son de cloche, fait de méconnaissance de la société espagnole, quant à la société marocaine, s’est fait sentir dès le 11 mars.

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