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La pêche chavire corps et biens

Dans un climat tendu où, entre les différents protagonistes, ministère d’un côté et professionnels de l’autre, c’est le bras de fer qui prévaut, chacun tirant la ficelle vers lui, les conditions de la reprise n’étaient, au demeurant pas, réunies. Au terme des 9 premiers mois de l’année 2003, le bilan est maigre chez beaucoup de professionnels, en particulier ceux de la région de Oued Eddhab-Lagouira où le stock en poulpe ne représente plus que 10% de la moyenne enregistrée depuis 10 an. Comme l’avait déclaré à ALM Sliman Derhem, député de Dakhla, plus de 80 000 emplois sont menacés au Sud à cause de la situation actuelle. Des estimations qui sonnent plus qu’un avertissement et qui appellent à la mise en place de solutions qui vont en profondeur. Aussi, la baisse de 5% des captures côtières enregistrées à fin septembre est accentuée par un recul de 11,6% de la valeur des captures, beaucoup plus ressenties chez les armateurs. La chute des débarquements des céphalopodes est à l’origine de cette évolution. Mais c’est loin d’être la même cause. L’impossibilité de trouver un terrain d’entente y est pour beaucoup. La brève tournée du ministre des pêches maritimes au Sud, pour essayer de recoller les morceaux, avait soulevé un leger nuage d’espoir. Vite retombé d’ailleurs puisque par la suite, les industriels ont rejeté les propositions ministérielles. Celles-ci, consistant en l’octroi de licences pour les pélagiques et de rééchelonnement de certains crédits bancaires, ont reçu une fin de non recevoir, rendant la situation encore plus critique. Les professionnels de la région de Oued-Eddahab Lagouira l’ont exprimé récemment, on n’a pas trouvé des solutions appropriées à la crise financière qui touche les usines de congélation et de conservation du poulpe. En tout cas, le ministère aura du mal à trouver la solution aux nombreuses revendications qui vont de l’interdiction totale de la location de bateaux-congélateurs, à la limitation des activités des navires de pêches russes opérant dans les eaux marocaines et surtout à la nécessité d’élaborer des études de marché pour les conserves de pélagiques et de mettre à la disposition des professionnels des lignes de financement à des conditions préférentielles. Autres revendications à examiner, l’augmentation du quota de pêche de la sardine. Pour les professionnels, le plafond fixé par le ministère, à savoir 150 tonnes par an, reste insuffisant par rapport aux besoins des quelques unités de congélation de poulpe ayant accepté d’orienter leurs activités vers l’exploitation des pélagiques. Ils ont par ailleurs appelé à l’exonération des unités de pêche des droits d’entrée aux pêcheries et à l’élargissement de leurs activités aux pélagiques autres que la sardine pour pouvoir répondre à la demande des unités de valorisation du poisson. Dans la ville de Dakhla qui vit essentiellement de la pêche, 90 % des unités installées sont menacées de faillite. Le problème tient plus de la libéralisation amorcée des prix, sans mesure d’accompagnement, que de celui des ressources proprement dit. Conséquence, l’endettement de la plupart des professionnels qui doivent faire face aux crédits contractés par le passé. Autant de questions en suspens. Vu l’ambiance, annoncer que les exportations en valeur des conserves et des poissons frais ont progressé à fin septembre frise presque la provocation dans les rangs des professionnels.

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