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La reculade du gouvernement ne lève pas la confusion dans le secteur routier

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Deux jours après la capitulation du gouvernement,  huit syndicats et associations professionnelles ont décidé de suspendre le mot d’ordre de grève dans le secteur du transport routier. Ces centrales syndicales ont mis fin à leur mouvement de protestation après avoir causé des problèmes dans plusieurs secteurs. La majorité des stations-service à travers le pays sont à l’arrêt depuis l’annonce de la grève. Sur les 1.800 stations-service qui existent au Maroc, près de 420 ont continué à assurer leurs services. Ces 420 points de vente, appartenant au réseau Afriquia et Ziz, ont pu répondre à la demande en carburant des consommateurs parce qu’ils sont constamment approvisionnés. Khalid Naciri, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a annoncé que ces deux sociétés de distribution ont assuré un approvisionnement normal des stations-service.
«Toutes les stations-service sont en panne de carburant, seule Afriquia continue à travailler parce qu’elle dispose de sa propre flotte qui compte 200 véhicules. Pour les autres distributeurs, ils sont complètement à l’arrêt car ils sous-traitent la partie logistique à des transporteurs dont la majorité sont en grève», explique une source du secteur pétrolier.
Une situation qui a poussé les pompistes à tirer la sonnette d’alarme. «Nous sommes contre la grève. Il faut que les choses reprennent leur cours normal ! Cela ne profite ni aux pompistes ni aux consommateurs», souligne Haj Benkhayi, membre  de la Fédération nationale des commerçants de carburant.
En effet, une commission a été constituée au niveau du gouvernement pour assurer l’approvisionnement des stations-service de manière régulière. Cette commission a entamé hier lundi 13 avril, ses tâches, avec pour objectif essentiel d’assurer l’approvisionnement des stations-service, et de parer aux perturbations éventuelles générées par ce mouvement.  De leur côté, les producteurs des fruits et légumes affichent leur ras-le-bol suite à une grève qui a mis tout le secteur en otage.
L’Association des producteurs-exportateurs de fruits et légumes, l’Association des producteurs-exportateurs de maraîchage et primeurs et l’Association des producteurs d’agrumes du Maroc veulent des solutions rapides prenant en considération les dimensions sociale et économique de la problématique. Pour ces trois associations, «ce mouvement de grève est venu compromettre les espoirs des producteurs à l’heure où ils aspiraient, après un début d’amélioration relative des prix, à pouvoir compenser les pertes subies durant cette saison».  La grève a perturbé l’approvisionnement des marchés en fruits et légumes, sachant que les besoins sont estimés à près de 5.000 tonnes par jour. Cette carence a affecté considérablement les citoyens qui se trouvent confrontés à une hausse vertigineuse des prix et à une pénurie de certains produits. Des prix de produits de grande consommation encore plus chers, le carburant qui commence à se faire rare sur le marché,  des moyens de transport en débrayage…
C’est le consommateur qui paye finalement les pots cassés.  Même après la capitulation du gouvernement face aux lobbies du secteur du transport marocain, les grévistes ont continué leur mouvement de protestation. Samedi 11 avril, le gouvernement a annoncé le report à une date ultérieure de l’examen du projet du Code de la route. Le bras de fer entre le gouvernement et les grévistes menés par trois centrales syndicales, à savoir la CDT, l’UNTM et la FDT, continue mettant ainsi l’économie du pays en otage.

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