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La régionalisation comme solution

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ALM : Vous avez participé au meeting organisé par onze partis politiques dont le Parti de la Justice et du Développement (PJD) à Laâyoune sur le Sahara. Quel constat faites-vous de cette rencontre ?
Mohammed Khalidi : Le premier constat, à mon avis, est le fait que, pour la première fois, qu’un meeting de ce genre évite de pratiquer un discours à sens unique. Le débat était ouvert à tous les fils de la région qui ont participé à cette rencontre et les problèmes ont été abordés avec franchise et sincérité.
Deuxièmement, il faut signaler que nous avons évité de tenir un discours sur l’histoire et l’appartenance du Sahara au Maroc. C’est un discours dépassé car le Sahara est marocain. Il vaut mieux donc organiser des rencontres avec les partis politiques pour discuter des problèmes de cette région marocaine et être à l’écoute des citoyens y habitant.
Enfin, nous avons constaté que l’attitude adoptée par les autorités à l’occasion de cette rencontre a nettement évolué par rapport à ce qui se faisait avant. Car c’est la première fois que les autorités locales ne sont pas intervenues pour amener les gens à assister a cette rencontre. Nos concitoyens des provinces du sud sont venus spontanément et ont participé aux débats avec enthousiasme.
Quelles sont les décisions concrètes que les participants ont prises concernant d’éventuels mécanismes d’action commune ?
En premier lieu, nous avons décidé de multiplier les contacts avec la population de la région afin d’être toujours à l’écoute de ses préoccupations et de sa manière de voir l’évolution de l’affaire du Sahara marocain.
Nous avons aussi décidé de présenter au gouvernement un rapport exhaustif sur toutes les questions soulevées par les intervenants sahraouis qui ont pris la parole lors du meeting.
Enfin, nous avons décidé de créer un comité de suivi qui se chargera de suivre l’évolution des questions soulevées par le rapport et l’action adoptée par le gouvernement à leur égard.
L’initiative est-elle ouverte à d’autres formations politiques nationales ?
Malheureusement, certains partis ne veulent pas se joindre à nous pour cette action. Il s’agit notamment des partis de la Koutla qui se considèrent, peut-être, au-dessus de notre initiative. Mais, je voudrais leur dire qu’étant donné le caractère sacré de notre cause nationale, il est de l’intérêt de la nation d’oublier les sensibilités partisanes et de travailler ensemble. D’ailleurs, au PJD, nous avons toujours considéré que la couleur politique ne compte pas lorsqu’il s’agit d’une affaire nationale comme notre intégrité territoriale. Nous invitons donc toutes les formations politiques nationales à se joindre à nous et à adhérer à notre action.
La déclaration finale du meeting de Laâyoune a appelé à la nécessité d’une meilleure gestion de la chose locale. Cela signifie-t-il que les participants ont décelé des carences à ce niveau ?
Effectivement, les intervenants sahraouis ont dénoncé certaines carences en matière de gestion des affaires locales, notamment en ce qui concerne les communes.
C’est pour cela que je considère, personnellement, que la question de la marocanité du Sahara est close. Le Sahara est marocain. Il ne faut donc plus consacrer toute activité ou réunion partisane dans ces provinces à parler de cette question puisqu’elle est définitivement réglée. Ce qu’il faut, c’est parler des problèmes socioéconomiques de la région.
Le Conseil de sécurité se réunira avant la fin du mois d’avril prochain, afin de prendre une décision concernant ce conflit. Si le plan Baker est adopté par l’instance onusienne malgré le refus du Maroc, quelle serait la position du PJD ?
Au PJD, nous avons toujours considéré que la solution réside dans la régionalisation. Je vous rappelle que le secrétaire général du parti, Dr Abdelkérim El Khatib, a toujours appelé à l’accélération de l’application de la régionalisation. Car, un système fédéral comme celui des landers en Allemagne serait idéal pour le Maroc. En plus, appliquer une meilleure régionalisation serait la meilleure façon de devancer le plan Baker. Ce système fédéral permettra aussi de mieux se pencher sur les problèmes socioéconomiques dont on a parlé.

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