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La regrettable absence espagnole…

La logique géographique, économique, politique et stratégique aurait voulu que l’Espagne, pays voisin dont les côtes se situent à moins de quinze kilomètres des nôtres, soit associée à un projet de dimension intercontinentale comme celui du port Tanger-Méditerranée.
Un port, qui est appelé à jouer le rôle de pôle de développement de la région et d’être une plate-forme de liaison commerciale entre l’Europe et l’Afrique occidentales, ne pourrait réussir une telle mission si les voisins du nord ne sont pas impliqués du moins à sa construction, si ce n’était à son fonctionnement. Et l’expertise espagnole en la matière ne manque pas. Qu’il s’agisse de la construction des ports maritimes ou de la gestion des grands complexes portuaires, l’Espagne compte des entreprises performantes ayant acquis une réputation internationale. C’est pour cela qu’en ce pays, on s’attendait à ce qu’une société comme le géant DRAGADOS, spécialisée dans les grands chantiers, soit retenue comme candidat à la construction du nouveau port. Mais il n’en fut pas ainsi et l’entreprise n’a même pas été qualifiée pour entrer en compétition finale. « Elle fut écartée dès les éliminatoires », affirme-t-on du côté des milieux d’affaires espagnols.
Les entrepreneurs ibériques, déçus ne s’expliquent pas comment cette opportunité unique de co-développement a-t-elle été passée de côté. Il y a quelques semaines, à l’occasion de leur visite au Maroc, les chefs des différents secteurs du patronat espagnol en avaient parlé avec le Premier ministre, Driss Jettou. Selon des sources informées, le chef de la Primature aurait promis aux entrepreneurs espagnols des lots sectoriels des marchés parallèles de la construction du complexe portuaire. Ainsi, il leur a proposé les marchés de construction des routes et des liaisons ferroviaires. Des petites parts qui ne cadrent pas avec les capacités des entreprises géantes comme DRAGADOS. Rappelons que cette société a déjà fait ses preuves au Maroc. On peut citer, à titre d’exemple, la construction des ports d’Agadir et de Tan Tan, la réalisation de la tranche Larache-Sidi El Yamani de l’autoroute Rabat-Tanger, et la construction de la Centrale thermique de Jorf-Lasfar à Safi. Aussi faut-il noter que cette société avait réalisé la tranche du Maroc du Gazoduc Maghreb-Europe au profit de METRAGAZ et s’est chargée de plusieurs autres marchés dans le domaine des infrastructures de communication. Un domaine où elle a été appelée à réaliser des travaux au profit du deuxième opérateur national en téléphonie mobile MEDITELECOM.
Ayant une vocation multi-sectorielle, DRAGADOS a fait ses preuves à travers le monde en fournissant des services de construction de ports « clefs en main ». Outre le domaine de construction, il serait inconcevable qu’une expertise en matière de gestion de complexes portuaires comme celle de la Catalogne ne soit pas appelée à s’associer au projet marocain. Les Catalans qui gèrent les ports les plus grands de l’Europe occidentale, dont celui de Barcelone, devraient avoir une position privilégiée au moment de la recherche de partenaires pour l’exploitation du nouveau port. Enfin, il est tout à fait légitime, du côté des hommes d’affaires espagnols, d’avoir l’ambition d’être des partenaires et d’être associés à ce grand projet. Côté marocain, on devrait chercher à faire de Tanger-Méditerranée soit une occasion pour une relance économique de la coopération maroco-espagnole.

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