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La société civile doute du changement

Le Maroc renvoie l’image d’une grosse ONG qui cherche à remplir le vide nourri pendant des années durant par l’absence d’une action politique efficace et sérieuse. Accumulation des problèmes sociaux et accentuation du mal-être de larges pans de la population furent les conséquences visibles de la démission des partis politiques.
À la faveur de l’ouverture que connaît le pays, une multitude d’associations, à l’échelon local, régional et national, ont vu le jour au cours de ces dernières années. Avec comme objectif d’agir sur le terrain social et d’apporter une aide de proximité aux nécessiteux. Cependant, ce type d’associations rencontrent une concurrence rude de la part des associations islamistes, qui ont investi depuis longtemps les quartiers périphériques et les bidonvilles. Ces dernières savent voler au secours de la veuve et de l’orphelin, prendre en charge les enterrements et les circoncisions…Tout est prétexte pour faire assaut d’oeuvres caritatives. Une solidarité de façade qui cache, bien entendu, des arrière-pensées politiques. Le social chez les islamistes, c’est connu, sert de machine à recruter les masses et à en faire des obligés dociles.
Dans un pays comme le Maroc, où l’ampleur du dénuement est impressionnante, l’action sociale en général s’apparente à une goutte dans l’océan. Les excroissances de la pauvreté sont tellement nombreuses aussi bien dans les villes que dans les campagnes qu’il en faut plus que des initiatives ponctuelles pour corriger les disparités sociales. C’est là où ce genre de travail caritatif aussi louable soit-il (distribution de vivres, de fournitures scolaires)… montre ses limites et fait comprendre que ce type d’engagement ne saurait constituer une alternative à une action politique qui soit réfléchie et volontariste.
Une action politique adossée à un projet de société avec des choix clairs et précis, exécuté par des hommes de valeur et de conviction. Au mieux, le caritatif, par définition répond momentanément à un besoin sans le satisfaire dans la durée et au pis il est susceptible de créer une mentalité d’assistanat chez les bénéficiaires.
Dans sa phase cruciale actuelle, le Maroc a besoin en revanche d’une politique de grands travaux destinée à doter le pays d’infrastructures nécessaires (routes, autoroutes, écoles, hôpitaux…) et à impulser une véritable dynamique économique. La résorption du chômage, fléau qui frappe une grande partie de la jeunesse marocaine, passe par une création durable des richesses et la production d’une valeur ajoutée dans les secteurs d’avenir, dont le tourisme.
Il ne faut pas que l’associatif, qui ne peut être que complémentaire d’une politique gouvernementale efficiente qui privilégie la gestion par objectif, devienne une tarte à la crème ou un moyen pour se donner bonne conscience ou encore un marchepied pour satisfaire des ambitions personnelles.

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