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L’affaire Belliraj a du mal à suivre son cours normal devant la justice

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La polémique fait rage, depuis l’ouverture jeudi du procès de l’affaire Belliraj. Les six politiques arrêtés le 18 février 2008 et jugés dans le cadre de l’affaire du réseau terroriste «Belliraj» suscitent une vaste campagne de solidarité. Sit-in de protestation des membres des familles des six accusés devant le tribunal antiterroriste de Salé, action de lobbying chez les acteurs politiques et associatifs, orchestrée par le Comité national de solidarité avec les six détenus politiques … Décidément, l’affaire «Belliraj» prend une étrange connotation politique. «La présence des six leaders politiques parmi les 35 personnes accusées d’appartenir au réseau a porté certains à dénoncer un procès politique», explique Mohamed Darif, spécialiste des mouvances islamistes et terroristes. «Très souvent, on oublie que les six islamistes membres ou chefs de partis politiques font partie d’un réseau constitué de 35 personnes», observe l’islamologue, qui précise que les autres membres arrêtés dans le cadre de la même affaire «n’ont pas nié avoir entretenu des rapports avec les leaders politiques concernés».
L’islamologue attribue cette concentration sur les islamistes incriminés, d’abord à leur statut de politiciens, puis à leur appartenance à l’idéologie islamiste qui leur vaut la sympathie de partis ou de mouvements se revendiquant de la même idéologie comme le Parti de la justice et du développement (PJD), ou plus encore le mouvement Al Adl wal Ihssan, et puis après à l’image d’islamistes ultra-modérés que les accusés n’ont eu de cesse de cultiver. Il n’en aura pas fallu plus que ces «arguments» pour blanchir les suspects islamistes. Or voilà, ce sont les six politiques et non Abdelkader Belliraj qui seraient les principaux accusés. C’est du moins ce qui ressort des déclarations faites par les accusés lors de l’instruction du dossier.  M. Darif, qui se réfère aux déclarations des mêmes accusés, abonde dans le même sens. L’affaire aurait commencé bien avant 1992, année qui marque la mise sur pied du réseau Belliraj. «Quand j’ai  pris connaissance de l’acte d’accusation, je me suis rendu compte que toutes les personnes accusées avaient eu une relation avec un mouvement islamiste nommé Al Ikhtiar al-islami (Option islamique), lequel a été créé par Mustapha Moatassim et Mohamed Merouani, avec la participation de Mohamed Amine Ragala. En 1992, les initiateurs de ce mouvement ont cherché à obtenir des armes et un financement pour mettre à exécution leur plan de déstabilisation», explique M. Darif. Il en ressort ainsi que Belliraj n’est que le chef de l’aile militaire du mouvement, dont les cerveaux réels seraient les six politiques qui ont créé, à partir de 1995, des partis pour infiltrer le milieu politique et associatif national.

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