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L’Algérie crucifie Nezzar

Nouvelle sortie médiatique de Khaled Nezzar mercredi dans les colonnes cette fois-ci d’un quotidien algérien, la Nouvelle République. «L’Algérie ne devrait pas rester cent ans l’arme au pied» y déclare l’ex-ministre de la Défense, arguant que son pays «a une obligation morale vis-à-vis de ses enfants». Et le général de préciser, après le vent de polémique qu’a soulevé le contenu de son entretien à la Gazette du Maroc, qu’il n’a «jamais prétendu qu’il fallait ou qu’il ne fallait pas créer un Etat sahraoui. C’est aux politiques de le décider, qu’il soient en Afrique du Nord ou à Manhattan. Je ne suis qu’un casseur de langue de bois».
Les vrais tabous ont été cassés par d’autres et depuis longtemps. Il fallait simplement savoir les décoder», souligne l’intéressé ajoutant que «c’est un homme qui est resté sept ans sur le qui-vive dans le désert qui parle». Pourquoi parler maintenant ?, lui demande la Nouvelle République. Parce que «certains affirment que ce sont les militaires algériens qui ont toujours bloqué la solution». Faux ? «Au moment le plus fort de la guerre des sables, six DIR (Détachements d’Intervention Rapide) des FAR étaient encerclés par les combattants sahraouis. Il y a eu beaucoup de pertes du côté marocain. Les Sahraouis (…) nous ont demandé un appui DCA et quelques salves d’artillerie.
Nous pouvions le faire sans pénétrer chez le voisin et sans jamais pouvoir être confondus. (…) Chadli, consulté, a dit non». Une querelle inutile fomentée par l’Algérie ? «Elle a été un abcès de fixation qui a mal évolué et qui a suppuré parce que le Maroc avait des visées expansionnistes sur notre pays»…
Commentées par plusieurs journaux algériens dans leur édition de jeudi, ces propos ont à nouveau «provoqué la tempête». Selon Le Matin, «Khaled Nezzar maintient ainsi ses déclarations au sujet de la volonté des responsables algériens de reconsidérer leur position à l’égard du Sahara». Il «confirme la disponibilité de l’Armée algérienne à s’aligner sur cette nouvelle vision». Pire, toujours d’après Le Matin, il s’en prend au «président Boumediène qui avait, dit-il, décidé de déployer l’armée algérienne à la frontière sahraouie où elle a passé des années dans la fournaise avec seul abri des tôles ondulées tout en sachant que Hassan II n’attaquerait jamais l’Algérie».
Et le quotidien de conclure que le point de vue de Nezzar rejoint finalement «celui que de récentes informations ont prêté au président Bouteflika, à savoir l’acceptation de la fameuse troisième voie proposée par James Baker». Pour expliquer la «vraie» position de l’armée, le Matin a d’ailleurs interrogé le général Ben Yellès qui affirme que «sur la question du Sahara occidental comme sur toutes les questions importantes, il n’y a pas la moindre opposition» entre l’instance militaire et le président Bouteflika. Le Soir d’Algérie avait lui aussi tenté de «décoder» mercredi la «dernière sortie parisienne du général à la retraite» à la Gazette du Maroc. De «graves propos» qui n’ont été suivis d’aucune déclaration officielle, regrettait le quotidien, malgré leur caractère «stupéfiant, irrationnel et irréaliste». Et le journal de s’interroger : «Nezzar était-il conscient de ce qu’il déclamait ? S’était-il fait piéger ? S’agit-il d’un montage du renseignement franco-marocain ?». Et de conclure : «Dans tous les cas de figure, l’ex-ministre algérien a commis une faute, ou à tout le moins une bourde, aux conséquences néfastes pour les intérêts de l’Algérie».
Et ce au moment où, relevait pour sa part le Matin, le délai fixé par James Baker, l’envoyé spécial de l’ONU dans la région, pour connaître les positions des parties en conflit et celles des pays observateurs, l’Algérie et la Mauritanie, expire. Et alors que, notait le même journal, le président français a demandé la semaine dernière à l’Algérie « que l’intégration maghrébine et la résolution de la question du Sahara occidental, y compris dans ses aspects humanitaires, connaissent rapidement, par le dialogue, des avancées nouvelles».

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