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L’Algérie doit rendre des comptes

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Le Maroc tient à ce que le dossier humanitaire du conflit au tour de son Sahara soit clos de manière définitive. C’est ce qui ressort d’un message adressé récemment par Sa Majesté le Roi Mohammed VI au président du CICR (Comité international de la Croix-Rouge), M. Jakob Kellenberger.
Dans ce message, le Souverain remercie le premier responsable de la Croix-Rouge pour son engagement personnel et les efforts fournis par son équipe pour abréger les souffrances des prisonniers de guerre marocains libérés le 18 août par le Polisario. Toutefois, affirme Sa Majesté le Roi, «le retour des derniers détenus au sein de leurs familles ne clôt pas pour autant le dossier humanitaire de ce conflit artificiellement entretenu» par les ennemis de l’intégrité territoriale du Maroc.
Le Souverain, dans son message à Jakob Kellenberger, dit souhaiter pouvoir compter sur la poursuite du rôle et de la contribution du CICR pour élucider le sort de tous les disparus marocains selon les dispositions du droit humanitaire international et les résolutions, en la matière, du Conseil de sécurité. Sa Majesté le Roi, pour ce qui concerne le Maroc, a réitéré l’engagement du Royaume à contribuer aux efforts du CICR pour clore ce dossier.
Le Maroc ne fait ainsi que réaffirmer une position qu’il a déjà défendue après la libération des 404 prisonniers de guerre marocains. Le lendemain de l’arrivée, à Agadir, des plus anciens prisonniers de guerre dans le monde, un communiqué du ministère des Affaires étrangères indiquait que le dossier humanitaire du conflit n’était pas pour autant clos.
Le Maroc, comme en attestent les listes remises au CICR, attend toujours d’être fixé quant au sort des 210 personnes disparues. Dans cet autre volet du drame de centaines de familles marocaines, la responsabilité de l’Algérie est de mise puisque les 210 personnes disparues étaient détenues sur des territoires (Tindouf) où elle assure l’autorité exclusive.
D’ailleurs, les témoignages des ex-prisonniers de guerre libérés ou ayant réussi à fausser compagnie à leurs tortionnaires jettent une lumière crue sur les pratiques inhumaines des mercenaires du Polisario.
Beaucoup d’entre les ex-prisonniers témoignent de compagnons de détention exécutés de manière sommaire et parfois pour un oui ou un non. Plusieurs témoignages évoquent la mise à mort de ce soldat marocain brûlé vif pour le vol de nourriture. Ou alors les traitements dégradants et inhumains infligés à ceux des prisonniers qui bravaient l’interdit et osaient parler aux journalistes-visiteurs des réelles conditions de leur détention.
L’ONG « France Libertés », dans son célèbre rapport de juillet 2003, va plus loin en établissant une liste plus détaillée des humiliations, mauvais traitements et tortures infligés aux prisonniers marocains. L’ONG française parle, entre autres pratiques bannies par le droit humanitaire international, de prélèvements de sang forcés auxquels étaient soumis les prisonniers marocains (physiquement diminués) et à une fréquence allant de 5 à 10 prélèvements par an. Elle évoque, en en donnant les noms, les victimes d’exécutions de Marocains après des tentatives de fuite avortées. Le même rapport s’attaque également au travail forcé effectué par les prisonniers dans des conditions inhumaines. Ces derniers, réduits à l’état d’esclaves, ont été de tous les chantiers de construction y compris pour bâtir les sièges des administrations du «gouvernement» de Mohamed Abdelaziz à Errabouni.
A quatre kilomètres de la sinistre prison Hamdi Abba Cheikh, «France Libertés» a recensé des dizaines de tombes de Marocains morts sous la torture et enterrés contrairement à toutes les conventions internationales.
Même quand ils n’étaient pas au charbon, dans un climat des plus insupportables de la planète, les prisonniers marocains souffraient le martyre dans des tranchées ou des containers où ils étaient entassés par dizaines.
C’est au regard de tous ces dépassements que le Polisario et l’Algérie doivent rendre compte aujourd’hui devant les familles des disparus et devant une communauté internationale dont ils ont foulé aux pieds normes et lois. Le Maroc n’a d’ailleurs pas cessé, ces dernières années, de clamer que le fait de détenir des prisonniers de guerre des années après le cessez-le-feu conclu en 1991 était en flagrante contradiction avec la Convention de Genève de 1949 et qui veut que les prisonniers de guerre, d’un côté comme de l’autre, soient relâchés sitôt l’armistice entré en vigueur.
Pour sa part, le Maroc a rempli tous ses engagements en la matière en fournissant au CICR toutes les informations sur les cas qui lui avaient été soumis.
Au Maroc, ce sont des familles entières qui attendent encore que soit élucidé le sort d’un fils ou un père ou, le cas échéant, qu’elles puissent récupérer les cendres des leurs et faire leur deuil.
Des associations regroupant d’ex-détenus marocains n’écartent pas non plus d’engager des actions en justice contre le Polisario et ses tortionnaires comme le permet le droit international. Mais aussi contre des officiers des services algériens dont les noms ont été cités par plusieurs ex-détenus et qui se chargeaient du sale boulot pour le compte des mercenaires.
Tindouf, sur le territoire algérien, continue en plus de faire figure de vaste prison pour des dizaines de milliers de Marocains séquestrés avec la bénédiction du pouvoir algérien. Un autre dossier humanitaire qui nécessite une solution qui ne saurait être que de lever l’état de siège imposé aux camps.

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