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Langage de guerre

Tout a commencé en un mois de mai de l’année 1990. Lors du sommet arabe qui s’est tenu à Baghdad, Saddam Hussein n’a pas manqué dans un discours violent de fustiger l’impérialisme américain. La carte politique arabe était divisée en trois blocs. Les contestataires se sont regroupés dans un axe réunissant l’Irak, la Somalie, le Soudan, le Yémen du Sud et la Jordanie, des pays qui voulaient, chacun pour des raisons particulières, des aides de la part des pays du Golfe. Formule déguisée pour revendiquer une nouvelle répartition des richesses. Le second axe était constitué par l’Egypte, le Maroc et certains pays pétroliers. Les composantes de cet axe appelaient à la réconciliation entre les pays arabes, dans la modération et la non-ingérence dans les affaires internes de chaque pays. Enfin, le troisième axe comprenait l’Algérie, la Syrie, la Tunisie et d’autres pays.
Dans son discours aux chefs d’Etat et responsables arabes participant au Sommet précité, le défunt Roi Hussein de la Jordanie a exhorté ses « frères » arabes à tenir compte de la gravité de la situation au Moyen – Orient et des difficultés financières et économiques de son pays. Dans le même ordre, le Président Seddam Hussein a mis en garde ses voisins face à l’éventualité du déclenchement de nouvelles guerres frontalières pour des raisons économiques, encore sans précédent dans le Monde arabe.
A l’époque, l’Irak venait de vaincre l’Iran dans une guerre qui a duré huit années et laissé des centaines de milliers de victimes d’une part et d’autre. Une guerre durant laquelle l’Irak a fait usage de l’arme chimique pour redresser la situation en sa faveur.
Dans l’euphorie d’une victoire « panarabe», à défaut d’une gestion démocratique et surtout de la présence de forces nationales opposantes réelles et agissantes à l’intérieur de l’Irak, l’équipe dirigeante avait tiré profit de l’hostilité de ses voisins pour conquérir le Koweit, le 2 août 1990. En février 1991, après avoir été installées en Arabie Saoudite, les forces de la coalition internationale conduites par les Etats -Unis envahissent l’Irak et resserrent l’étau sur l’ensemble des pays de la région.
Depuis lors un embargo asphyxiant fut imposé à l’ancienne terre de Babel et les gisements du pétrole tombèrent entre les mains des Yankees. Pour ce qui est des frais de la guerre, ce sont les pays du Golfe qui s’en chargèrent. Tel était donc le coût de la libération du Koweit par les « amis » américains.
En ce qui concerne l’Irak, l’arrêt de mort du régime a été signé, dans le Pentagone. Le reste n’est que l’accomplissement d’un projet hégémonique qui se traduit par l’envoi d’émissaires onusiens chargés des inspections sur l’armement irakien, l’embargo touchant à la vente du pétrole de ce pays et la succession des frappes aériennes nonobstant les civils. Toutes ces manoeuvres sont de simples moyens de pression ayant pour objectif l’affaiblissement d’un régime qui a osé, à un moment donné, levé la tête face aux seigneurs du monde et lancé des Scudes à l’encontre d’Israeïl. Les menaces actuelles d’une nouvelle invasion de l’Irak par les USA s’inscrivent dans le cadre de la mise à terme d’une « stratégie » qui n’a que trop duré à laquelle s’attachent les conservateurs américains, à l’insu du monde entier. Le nouvel ordre mondial doit se faire sur les cadavres de certains régimes, dont celui de l’Irak.

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