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Le 7ème congrès du PJD : Abdelilah Benkirane pratiquement reconduit au secrétariat général

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La longue et minutieuse préparation de l’« extraordinaire» 7ème congrès ordinaire du Parti de la justice et du développement (PJD) ne lui a manifestement pas évité les habituels désagréments du genre samedi à Rabat. Trois heures après l’ouverture des travaux et alors qu’ils s’acheminaient vers la pause de midi, les services d’accueil étaient toujours sollicités par de nouveaux venus tandis que le service d’ordre avait de la peine à contenir les participants qui n’avaient pu trouver place à l’intérieur où se succédaient les interventions des dirigeants. Bien après le très attendu discours d’Abdelilah Benkirane, autocars et bus continuaient d’amener des centaines d’invités sur les visages desquels se lisait la frustration d’avoir manqué la prestation du chef. Mais même sans ces retardataires, la grande salle du complexe sportif Moulay Abdallah de Rabat avait affiché complet quasiment dès potron-minet. Selon toute vraisemblance la bonne connaissance des moyens de transport en commun cumulée par Aziz Rabbah a fait merveille et des centaines de cars et de bus encombraient l’esplanade jouxtant le lieu de l’assemblée. Tant et si bien que les prévisions de la commission de préparation qui avait annoncé 3000 participants auraient été largement dépassées et que, selon certaines sources, plus de 3.500 invités auraient participé à la grande kermesse.
Cependant cette surprise pourrait bien être la seule au cours de ce 7ème congrès d’un PJD pilotant le gouvernement. Dans son discours d’ouverture, Abdelilah Benkirane a donné le ton en reprenant les thèmes qu’il n’a cessé de développer ces derniers temps tels que celui de la transition qui a fait d’un parti, longtemps partie de l’opposition, la tête de liste du gouvernement. Rien de nouveau également en ce qui a trait au référentiel au chapitre duquel il a mis en garde contre la tentation du pouvoir et l’attrait «des biens matériels». Pas même les habituels rappels de la situation héritée des prédécesseurs qui n’ont été clamés pour justifier la lente mise en branle des promesses électorales. Seule saillie dans cet exposé, l’invitation lancée en direction de l’Algérie pour trouver solution au problème du Sahara et ouvrir les frontières communes. Si elle a été entendue par les leaders de certains petits partis algériens invités, il n’est pas sûr qu’elle ait convaincu les centres de décision dans le pays voisin.
Pas de grosse surprise non plus en ce qui a trait aux deux grands thèmes à l’ordre du jour au cours de cette première journée du congrès. Le conseil national s’étant déjà prononcé sur la révision des statuts et sur la plate-forme, les participants ont donc entériné les décisions prises. En sorte que seule reste en suspens l’élection du secrétaire général. Mais même là, les commentateurs pensent que l’affaire est quasiment entendue. Naguère discrets, ou au plus alléguant que les urnes en décideront, le cercle proche de Benkirane s’est fait explicite sur la question. Dans une de ses récentes déclarations, Abdellah Baha, président de la commission de préparation du congrès et fidèle parmi les fidèles, a ostensiblement fait remarquer que les statuts du parti autorisent le candidat du secrétariat général à se présenter deux fois de suite; ce qui laisse à Benkirane la possibilité de prétendre à un nouveau mandat.
Reste la question de savoir s’il sera le seul candidat. Considérant le fait que les dispositions constitutionnelles précisent que le chef de gouvernement est nécessairement le leader du parti arrivé en tête aux élections, tout porte à croire que le secrétaire général actuel est assuré d’être reconduit à la tête du PJD. Ce dernier ne voudra certainement pas d’une situation constitutionnelle inédite alors qu’il commence à prendre ses quartiers dans les arcanes du pouvoir. De surcroît, si certains articles relatifs au secrétariat général ont été amendés, la durée du mandat est restée limitée à 4 ans. Et là aussi il pourrait y avoir hiatus. Benkirane qui répète souvent qu’il est là pour 5 ans n’a, peut-être, pas pensé que son mandat partisan est plus court que son mandat probable à la tête du gouvernement.

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