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Le débat sur les libertés sexuelles va être chaud !

© D.R

L’Association marocaine des droits humains (AMDH) fait à nouveau parler d’elle en suscitant depuis quelques jours une véritable polémique dans le pays. Cette fois-ci, il est question des libertés sexuelles. Cette ONG connue pour ses actes de provocations a appelé, mardi 19 juin, les autorités à abroger l’article 490 du code pénal qui condamne les relations sexuelles en dehors du mariage (voir encadré P5). Et c’est lors d’une table ronde organisée par l’association à Rabat que l’appel a été lancé. Une annonce qui n’a pas tardé à faire réagir juristes, sociologues, acteurs de la société civile et ouléma. Si certains condamnent l’appel de l’AMDH qui cherche à transformer la société en «lieu de débauche», d’autres au contraire respectent la position de l’ONG. Tel est le cas de Saida Idrissi, militante féministe. «Je partage l’avis de Khadija Ryadi. Arrêtons d’être hypocrites. Les rapports sexuels hors mariage sont monnaie courante dans notre pays. Bon nombre de personnes vivent pleinement leur vie sexuelle en vivant en concubinage. Quand on est majeur et vacciné, on doit assumer ses actes. Tout être humain a droit à la libre disposition de son propre corps», affirme-t-elle. Un avis qui est loin d’être partagé par Me Abderrahim Bouhmidi, avocat au barreau de Rabat qui dénonce l’immaturité de l’association. «L’AMDH fait preuve d’infantilisme. En agissant de la sorte, les membres de l’AMDH sont en train de ternir l’image du Maroc», souligne-t-il. Et d’ajouter : «Pourquoi tient-elle à abroger l’article 490? Après tout, cet article ne  gêne personne. Dans la pratique, il n’est plus appliqué  à l’exception de quelques descentes de police qui ont lieu de temps en temps. Je ne vois pas l’intérêt de se focaliser sur la liberté sexuelle, alors qu’il y a des questions plus prioritaires dans ce pays», déclare l’avocat tout en relevant que «si l’on abroge l’article en question, il faudra reconnaître les enfants nés hors mariage».  
On est en droit de se demander si la liberté sexuelle n’encouragera pas les avortements et le phénomène des enfants nés hors mariage. Pour Mme Idrissi, le véritable problème ne se pose pas au niveau de la liberté sexuelle mais dans l’absence d’éducation sexuelle. Un avis d’ailleurs partagé par le Dr Nadia Bezad, présidente de l’Organisation panafricaine de lutte contre le sida (Opals), qui revendique l’éducation sexuelle dans le cursus scolaire. «Il est regrettable de constater qu’il n’y a pas de débat sur l’éducation sexuelle dans notre pays. Si les personnes y étaient initiées dès leur plus jeune âge, de nombreux drames sociaux auraient pu être évités. C’est pourquoi les ministères de l’éducation nationale, de la santé et la société civile doivent travailler la main dans la main pour sensibiliser les jeunes».
Avant d’abroger l’article 490 du code pénal, ne faudrait-il pas en premier lieu éduquer les Marocains à la sexualité ? L’objectif n’étant  pas de promouvoir les rapports sexuels mais de faire en sorte que les citoyens développent une prise de conscience et acquièrent un esprit critique afin de leur permettre d’opérer des choix responsables.

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