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Le fair-play de Othmane Benjelloun

© D.R

Après l’annonce de la spectaculaire opération d’achat par la Banque Commercial du Maroc (BCM) de la Wafabank, tout le monde guettait avec beaucoup d’intérêt la réaction d’un puissant homme des finances marocaines: Othman Benjelloun. Et pour cause, la BMCE Bank ainsi que l’entité composée des deux compagnies d’assurance, la Wataniya et la RMA, qui appartiennent à Othman Benjelloun, sont des entreprises leaders dans leur secteur d’activité. Il est donc tout à fait naturel que la réaction du patron de la holding Finance.com suscite autant d’intérêt chez les professionnels mais également chez les néophytes. En outre, cet homme est également le président du Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM), ce syndicat des banques a prouve à maintes reprises qu’il était incontournable quant il s’agit de réaliser de grands projets économiques et monétaires. C’est donc en sa qualité de président du GPBM que Othman Benjelloun a choisi de se prononcer officiellement au sujet de ce rapprochement entre la BCM et la Wafa. Benjelloun lance un regard objectif, soucieux de l’intérêt du secteur financier marocain et celui des clients. Dans un communiqué, rendu public le week-end dernier, Benjelloun a commencé par « saluer » le rapprochement entre les deux banques. A ce titre, il a rendu hommage au groupe ONA qui contrôle la BCM ainsi qu’au le groupe Kettani actionnaire majoritaire à Wafabank « pour avoir abouti à un accord devant donner naissance à un groupe financier de premier ordre tant à l’échelle nationale qu’internationale ». Et pour cause, inutile de rappeler que les deux banques, BCM et Wafabank, deviennent, grâce à ce rapprochement, le premier opérateur financier du Maroc dans pratiquement tous les métiers bancaires (leasing, métier de la bourse, bancassurance, un réseau de 460 agences…). C’est cette réalité qui pousse Othmane Benjelloun à souligner que « la consolidation BCM-Wafabank façonnera l’essentiel du paysage bancaire national au cours de cette décennie ». Et d’ajouter qu’elle « fournira la preuve que l’avancée du Maroc sur la voie de la croissance devra s’appuyer, davantage que par le passé, sur des banques privées positionnées aux meilleurs standards internationaux ». Benjelloun lance donc, à travers l’hommage qu’il rend aux groupes ONA-BCM et Kettani, un message à toutes les parties intéréssées, publique et privée. En d’autres termes, l’initiative de la BCM et de la Wafabank devrait servir d’exemple pour les autres banques marocaines, notamment la BMCE Bank, et pour l’Etat marocain. Seule une entité marocaine privée, fruit de fusions et d’acquisitions multiples, peut relever le défi de l’accompagnement du développement économique et sociale du pays. C’est, aujourd’hui, la mission assignée par Benjelloun au nouveau groupe financier du pays. Le patron de la BMCE Bank souligne que « le nouvel ensemble contribuera certainement à la promotion de la bancarisation nationale (qui ne dépasse guère les 18%), à la mise à niveau des PME-PMI, au développement du tissu économique marocain, à la diversification des échanges commerciaux avec l’étranger ainsi que l’élargissement de l’offre de produits financiers ». Cette série d’objectifs peut paraître de prime à bord difficile à réaliser. Mais c’est sans compter sur les moyens que le pôle BCM-Wafabank compte mettre en oeuvre pour réussir un tel pari. Par ailleurs, « sur le plan international ce groupement s’insère dans la logique d’ouverture et de mondialisation des marchés » à laquelle le Maroc adhère parfaitement. En témoigne l’engagement du pays dans des négociations en vue de l’instauration de deux zones de libre-échange, l’une avec l’Europe et l’autre avec les Etats-Unis. Mieux, Othman Benjelloun prédit un avenir reluisant pour la nouvelle entité, au-delà des frontières marocaines. Puisque l’ensemble BCM-Wafa, toujours selon Othmane Benjelloun, « pourra prétendre au rang de banque africaine de référence et constituera aussi un vecteur de développement qui permettra au Maroc de se projeter, avec assurance, à l’horizon 2010 ». Othmane Benjelloun, très fair-play, a abandonné la casquette du concurrent farouche, pour porter celle du patron du groupement bancaire et analyser un événement financier important, coupant ainsi court à une série d’interprétations erronées et tendancieuses sur les tenants et les aboutissants du rapprochement BCM-Wafabank.

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