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Le faux contentieux de l’île de LeÏla

Toute la presse du vendredi 12 juillet consacre sa «une» à l’information du jour : un détachement de gendarmes marocains a occupé l’îlot de Perejil/Leïla. Mme de Madariaga ajoute que les radios et les télévisions ont également dédié de larges espaces à la nouvelle. A qui appartient l’île?, s’interroge-t-elle.
Pour les uns, indubitablement à l’Espagne. Pour les autres, la cause est tout aussi claire. Et de se livrer à un long rappel historique. Au cours de la guerre franco-britannique, l’Angleterre a occupé temporairement l’îlot en 1808 dans le but d’exercer des pressions sur Sebta, qui a aussi subi un blocus naval de la part des Anglais. La Gazeta de Madrid écrivait : «Le 28 mars, un détachement de 300 hommes de la garnison de Gibraltar a pris possession de l’île Persil, qui appartient à l’Empire du Maroc…». L’Angleterre aurait occupé l’îlot « avec la bénédiction du Sultan».
Au 19ème siècle, il y a eu plusieurs vaines tentatives de l’Espagne de s’emparer de l’îlot. Après l’occupation des Iles Jafarines en 1848, durant le gouvernement du Général Narvaez, l’Espagne a projeté de s’approprier l’île mais s’est heurtée à l’opposition de l’Angleterre.
En 1887 également, l’Espagne a essayé d’occuper l’îlot. L’auteur cite, à ce propos, le récit de Gabriel Maura : «Une commission espagnole est allée réaliser des travaux en plusieurs fois pour la réalisation d’un phare (…) et a commencé par installer des travaux de coffrage en bois qui ont été revêtus des couleurs espagnoles. C’est alors que les Moros (terme péjoratif pour désigner les Marocains, ndlr) de Tanger sont intervenus et ont détruit les colonnes en bois». Et elle revient sur l’accord franco-espagnol dans lequel la France reconnaît à l’Espagne une zone d’influence sur le nord du Maroc.
Dans ce sens, il est révélateur que sur l’île de Perejil, n’ont jamais été construites de fortifications, conformément à l’article 7 de la déclaration franco-anglaise du 8 avril 1904 et à l’article 14 de l’accord hispano-français du 3 octobre de la même année, lesquels stipulent que pour assurer une libre circulation dans le Détroit de Gibraltar, les gouvernements français et espagnol conviennent de ne pas permettre que soient érigées des fortifications ou des oeuvres stratégiques sur la côte marocaine comprise entre Melilla et les hauteurs qui dominent la rive droite du Sebou, sur l’Atlantique. L’auteur conclut en affirmant qu’il est évident que l’île de Perejil ne fait pas partie des places de souveraineté (de l’Espagne) sinon du Protectorat, de manière que quand le Maroc a obtenu son indépendance en 1956, lîlot faisait partie du nouvel Etat indépendant.

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