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Le front hostile au Maroc s’élargit

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Des intellectuels espagnols ont signé une pétition collective qu’ils ont adressée au ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, et aux différents groupes parlementaires du Congrès des députés dans laquelle ils demandent que le gouvernement espagnol fasse pression sur son homologue marocain sur l’affaire du Sahara. Les signataires, près de 500 écrivains, journalistes, artistes demandent dans cette lettre que la délégation parlementaire espagnole qui devrait visiter, prochainement, les provinces sahariennes conformément à un accord conclu entre le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mohamed Benaïssa, et son homologue espagnol inclut "les élus et les représentants des ONG refoulés de l’aéroport de Laâyoune, les 5 et 8 juin dernier".
Rappelons que le 8 juin les autorités locales à Laâyoune avaient procédé au refoulement de cinq activistes espagnols pro-Polisario, à leur arrivée à l’aéroport de la ville en provenance des Iles Canaries. Ayant affiché, à leur départ de Las Palmas, leur volonté de se déplacer au Maroc pour y manifester leur soutien à la thèse des séparatistes du Polisario, il était tout à fait normal que les autorités locales leur interdisent l’entrée au pays. En plus, les membres de ladite délégation avaient été avisés au préalable par les autorités marocaines qu’ils n’étaient pas les bienvenus. Un message qui leur a été transmis aussi par le ministère espagnol des Affaires qui les avait avertis que leur déplacement à Laâyoune était "inopportun".
Toutefois, devant le refus des autorités marocaines de les autoriser à visiter la ville de Laâyoune, ils ont commencé, dès leur retour en Espagne, une campagne de dénigrement contre l’intégrité territoriale du Maroc. Ce qu’ils ont toujours fait étant donné qu’il s’agit de membres actifs des associations de soutien au Polisario dans la péninsule étrangères Ibérique. C’est dans ce cadre qu’entre la pétition supposée être signée par près de 500 intellectuels espagnols. En fait, il s’agit d’un communiqué signé par trois écrivains espagnols qui disent agir au nom des autres. Connus pour leur soutien au Polisario, Gonzalo Moure, Ricardo Gomez et Ana Rossetti demandent dans leur lettre à M. Moratinos de "ne pas accepter les "conditions" du Maroc lors de la visite qu’une délégation du Parlement espagnol doit effectuer au Sahara". Il est à signaler que, suite à une réunion entre le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération et son homologue espagnol à Madrid, le 6 juin, les deux chefs de la diplomatie avaient convenu d’organiser une visite d’une délégation parlementaire espagnole dans les provinces du sud. L’objectif de la visite, selon la version officielle espagnole, est de "s’enquérir de la situation des droits de l’Homme" dans le Sahara marocain. Toujours selon des sources espagnoles, la partie marocaine aurait posé plusieurs conditions concernant essentiellement la composition de la délégation qui devrait se rendre à Laâyoune.  L’une des principales conditions marocaines serait que tous les groupes parlementaires soient représentés au sein de cette délégation afin d’éviter qu’elle soit monopolisée par les députés espagnols qui soutiennent la thèse séparatiste du Polisario.
Une condition qui a été rejetée par la plupart des formations politiques espagnoles et même par une grande partie des députés du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) actuellement au pouvoir.
S’agissant des autres formations, deux ont déjà annoncé leur refus de faire partie de cette délégation. Il s’agit du leader de l’opposition, le Parti Populaire, et de la Gauche Unie qui fait partie de la coalition parlementaire soutenant le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero.
Allant dans le même sens, la lettre des soi-disant intellectuels espagnols appelle "les groupes parlementaires à exiger l’inclusion dans la délégation de tous les élus locaux et représentants de partis politiques et ONG qui ont été refoulés (NDLR : de Laâyoune)". S’adressant au chef de la diplomatie espagnole, ils lui expliquent que leur demande vise à "démontrer que ce n’est pas le Maroc qui impose une quelconque condition pour la visite d’un territoire"  dont il est, selon eux, "l’envahisseur". Cette lettre montre ainsi que la position anti-marocaine des rédacteurs de cette pétition rejoint celle de la majorité de la classe politique espagnole. Une position basée plus sur des préjugés et des idées prêt-à-porter que sur des faits historiques et la réalité sur le terrain. La position marocaine concernant sa souveraineté sur ses provinces du sud est légitime. Et sa légitimité n’est contestée par aucune frange de la société marocaine dont Les Marocains des provinces du sud.
Pourtant, le message marocain expliquant la légitimité de cette position a du mal à passer notamment dans certains pays comme l’Espagne. En fait, dans ce pays, il existe une grave ignorance de la position marocaine qui est rejetée sans même être connue. Et, c’est à ces difficultés que rencontre le message marocain sur son chemin pour parvenir à l’opinion publique espagnole qu’il faut remédier. Car, la position anti-marocaine en ce qui concerne l’affaire du Sahara qui règne actuellement en Espagne est essentiellement due à un problème de communication. Et à ce niveau, il fait reconnaître que face à la grande mobilisation médiatique des associations de soutien au Polisario, qui sont très actives en Espagne, il n’existe aucune contre-offensive du côté marocain.
Il est certain que face à des actions comme celle de la pétition des intellectuels, il serait plus opportun de réagir pour répondre, expliquer et convaincre de la légitimité de la position marocaine. Car, comment se fait-il, par exemple, que l’un des signataires soit le grand écrivain, Antonio Gala, qui a toujours affiché son amour pour le Maroc et qui a toujours participé au Moussem culturel d’Asila. Cela signifie, tout simplement, que durant toutes les fois qu’il a été au Royaume, jamais personne ne lui a parlé de l’affaire du Sahara marocain sous l’angle du point de vue légitime du Maroc. Ce n’est là qu’un exemple parmi d’autres.

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