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Le juge espagnol Baltasar Garzon saisi d’une plainte contre Ahmed Boukhari et Brahim Ghali

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Les autorités espagnoles ont expulsé le représentant du Polisario à Madrid et ont déclaré ce mouvement comme une organisation terroriste. Ses bureaux ont été fermés et ses représentants dans toutes les régions d’Espagne ont été expulsés. Bien que difficile à croire, pour certains, cette information est vraie. Mais, elle correspond au 29 septembre 1985. Car, il y a exactement 22 ans, l’Espagne avait déclaré le Polisario une organisation terroriste. Cette décision avait été prise au lendemain d’une attaque terroriste contre un chalutier canarien, «El Junquito», et «El Tagomago» un patrouilleur des forces armées navales espagnoles.
En effet, le 20 septembre 1985, le chalutier espagnol avait été attaqué par le Polisario alors qu’il se trouvait dans les eaux internationales à plus de 12 miles de la région de Boujdour. Cette attaque avait été soldée par la mort d’un marin-pêcheur et la séquestration de six de ses compagnons qui ont été conduits à une prison dans les camps de Tindouf.
Le 21 septembre, un patrouilleur de l’armée espagnole qui navigait dans les parages à la recherche des marins espagnols a fait l’objet d’une attaque massive par des roquettes. Bilan : un soldat mort et une cinquantaine de blessés. Ces deux attaques avait été précédées par plusieurs autres.
Les attaques du Polisario contre des civils espagnols ont commencé en 1977 et ont fait 19 morts et plus de 50 séquestrés dont certains n’ont jamais été retrouvés selon des associations de défense des victimes du terrorisme.  
Mais, l’Etat espagnol avait réagi avec fermeté à l’agression de septembre 1985. Un acte qui avait été dénoncé à l’unanimité par les partis politiques espagnols représentatifs. Javier Solana, le responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, alors ministre porte-parole du gouvernement espagnol, avait déclaré au terme d’un Conseil de gouvernement, que l’Etat espagnol avait décidé d’expulser tous les représentants du Polisario et de fermer tous les bureaux de cette «organisation terroriste» en Espagne.
Le représentant du Polisario à l’ONU, Ahmed Boukhari, alors délégué à Madrid, avait été conduit manu militari à l’aéroport Barajas et expulsé vers l’Algérie.
Les dizaines de victimes espagnoles du Polisario ont été reconnues comme étant des victimes du terrorisme et ont obtenu le droit de bénéficier des indemnités que reçoivent les victimes de l’organisation terroriste basque ETA. Aujourd’hui, plusieurs associations espagnoles ont décidé de faire du 29 septembre une occasion pour organiser des actes commémoratifs à la mémoire des victimes du Polisario et exiger que les responsables du Polisario comme Brahim Ghali et Ahmed Boukhari, entre autres, soient poursuivis et jugés pour terrorisme.
Le juge d’instruction de l’Audience nationale, Baltasar Garzon, a reçu une lettre dans ce sens émanant de plusieurs associations de défense des victimes du terrorisme. Un collectif associatif dont l’Association des victimes du terrorisme des Canaries (ACAVITE) prépare actuellement une série de manifestations pour exiger l’ouverture d’une enquête et la poursuite des responsables notamment ceux qui se trouvent actuellement en Espagne. 

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