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Le laboratoire Sothema accuse le Conseil de la concurrence

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L’un des deux laboratoires épinglés par le Conseil, en l’occurrence Sothema qui était à l’origine de la saisine sur la base de laquelle le Conseil a ouvert son enquête, a réagi aux conclusions du rapport. Et de manière vigoureuse. La preuve, la direction de Sothema dit regretter que «le rapport contienne nombre d’allégations infondées qui nuisent à sa crédibilité et à son sérieux». Pour commencer, le laboratoire accuse le Conseil d’avoir ignoré et omis des éléments et faits qui prouvent clairement que son concurrent, Laprophan, contre qui il avait déposé plainte, avait bel et bien des intentions de prédateur à travers les prix pratiqués. Sothema fait remarquer, à ce titre, que le rapport du Conseil ne contient aucun élément sur le prix de revient de Laprophan/Novo Nordisk. D’un autre côté, Sothema indique que le Conseil n’a pas non plus tenu compte du fait que Laprophan domine le marché privé de l’insuline avec 85% de parts de marché. Les prix très confortables que pratique Laprophan sur le marché privé, à savoir 196 DH le flacon en pharmacie, lui permettraient, selon Sothema, de casser les prix quand il s’agit de soumissionner aux appels d’offres du ministère de la santé.
A ces deux éléments, le laboratoire Sothema en rajoute d’autres comme le fait que c’est grâce à lui, qui a introduit un générique en 2006, que les prix de l’insuline achetée par le ministère de la santé ont baissé. Evidemment, et il fallait s’y attendre, la sortie tonitruante de Sothema n’a pas laissé indifférent le Conseil de la concurrence qui se devait de défendre son rapport. Et la réaction ne s’est pas fait attendre. Deux jours plus tard, le Conseil a élaboré un document explicatif, dont ALM a reçu une copie, où il a tenu à répondre point par point aux accusations de Sothema (voir page 5).
Et tout porte à croire que les responsables du Conseil n’ont pas l’intention de changer un iota dans leurs conclusions. «Nous avons rendu un rapport à la suite d’une investigation robuste et corroborée par des faits solides sur l’ensemble du marché», confie un membre du Conseil en soulignant que ce dernier n’a nullement l’intention de polémiquer sur la question. «Maintenant, notre avis a été transmis au chef de gouvernement qui est l’autorité en matière de concurrence, c’est à lui, et pas au Conseil, de décider de la suite qui sera donné à ce dossier», poursuit la même source. Et justement, les professionnels attendent avec impatience la réaction du gouvernement sur le dossier. Et dans pareils cas, il faut savoir que quand le Conseil de la concurrence aboutit, entre autres conclusion, à des présomptions ou soupçons très forts de pratiques contraire à la loi sur la libre concurrence, l’autorité gouvernementale en la matière peut, si elle le juge nécessaire, ouvrir ce qu’on appelle dans le jargon une enquête lourde par voie judiciaire. Mais à ce jour, il faut savoir que les rares fois où le Conseil a émis des avis de ce genre appelant l’ouverture d’enquêtes lourdes, le gouvernement n’est jamais passé à l’acte. Le fera-t-il cette fois ? Affaire à suivre…

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