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Le Maroc, « État-pivot » pour Washington

Le Maroc a tout à gagner en mettant en place une zone de libre-échange fonctionnelle avec les Etats-Unis. Tel est le sentiment qui prévaut dans la communauté des affaires du pays. Si ce type d’accord s’inscrit pour Washington dans une vision géostratégique globale, il laisse entrevoir des avantages économiques et commerciaux substantiels pour la partie marocaine.
Une opportunité pour l’économie du royaume pour accroître son potentiel et surtout diversifier ses débouchés.
Justement, le problème du Maroc c’est son accès très limité aux marchés internationaux et sa dépendance de l’Europe pour ses importations essentiellement agricoles. Restée cadenassée dans cette direction verticale, l’économie nationale a eu du mal à se projeter dans d’autres espaces d’échange et de commerce. Ce qui a réduit d’autant plus ses chances de développement qu’elle a été privée d’opportunités à même de la tirer vers le haut en termes de création d’emplois et de gains de productivité.
La zone de libre-échange Maroc-Etats-Unis donnerait une nouvelle dynamique au circuit économique national. Cette libéralisation du commerce se traduirait concrètement par des investissements américains au Maroc avec à la clé des avantages fiscaux intéressants. La Jordanie, qui a déjà établi une telle zone avec les Etats-Unis, a réussi à décrocher nombre de marchés dont par exemple celui de fabrication des uniformes de l’armée US. Il s’agit maintenant, dans le cadre des négociations maroco-américaines qui commenceront la fin du mois à Washington, d’identifier les secteurs susceptibles de faire l’objet d’une partenariat stratégique commun étant entendu qu’en échange, la partie américaine vise à prendre pied dans les créneaux pointus des finances, des assurances et des nouvelles technologies. Dans cette approche, le Maroc servirait également pour les États-Unis de plate-forme pour se redéployer dans les pays de la Méditerranée.
Avec comme objectif de fond de contrecarrer le fameux projet méditerranéen entre l’Europe du sud et le Maghreb. Ayant compris que les conditions de création d’un espace maghrébin commun ne sont pas encore mûres pour les raisons que l’on sait, Washington semble avoir abandonné la fameuse initiative Eizenstat (projet d’intégration économique des trois plus grands pays du Maghreb) visant la création d’une zone de libre-échange commune pour 2004. Il semble que les Etats-Unis aient changé d’avis préférant miser dans un premier temps sur le Maroc comme partenaire stratégique et pôle principal qui pourrait pousser les autres composantes du Maghreb à s’insérer dans la mouvance économique américaine selon les desseins nourris par Washington à l’endroit de cette partie du monde.
Au-delà, cet intérêt géo-économique US fait du Maroc un “État-pivot“ dans la région. Un État dont la stabilité est primordiale à l’échelon mondial dans le dispositif sécuritaire et dans la lutte antiterroriste.

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