L’affaire Belliraj n’a pas livré tous ses secrets. Onze personnes ont été interpellées, jeudi matin, en Belgique dans le cadre de mandats d’arrêts internationaux lancés par la justice marocaine à l’encontre de membres présumés du réseau du Belgo-Marocain Abdelkader Belliraj. C’est ce qu’a annoncé le parquet fédéral belge, suite à l’interpellation des suspects jeudi matin. Ces interpellations ont eu lieu lors de 12 perquisitions menées par une centaine de policiers dans les domiciles des suspects notamment à Bruxelles, mais aussi à Tongres (nord-est), Nivelles (centre) et Arlon (sud-est). Des documents et des ordinateurs ont été saisis au cours de ces perquisitions, mais pas d’armes ou d’explosifs. Selon la porte-parole du parquet fédéral belge, Lieve Pellens, cette opération aurait été décidée suite à des révélations faites par Abdelkader Belliraj, jugé actuellement par le tribunal antiterroriste de Salé. «Abdelkader Belliraj a, dans des interrogatoires en début d’année, listé une série de Belgo-Marocains ayant gravité dans son entourage et qui se trouvaient toujours en Belgique», a révélé la porte-parole du parquet fédéral belge. Parmi les onze personnes interpellées, figurent six Marocains et un Algérien, a annoncé le parquet fédéral, sans toutefois préciser les noms des suspects. «Ces derniers sont «a priori extradables» car ne disposant pas de la nationalité belge au moment des faits», a expliqué la porte-parole du parquet fédéral belge. «L’action de la justice belge a, également, pour objectif d’ainfirmer ou de confirmer l’existence d’un groupe terroriste actif ou ayant été actif en Belgique», a-t-elle souligné.
L’arrestation d’Abdelkader Belliraj, en février 2008, a été accueillie avec beaucoup de scepticisme par les services belges, notamment ceux de la Sûreté de l’Etat (renseignement). En fait, les révélations faites par Belliraj à la police judiciaire marocaine ont été très embarrassantes pour les services d’Alain Winants, patron du renseignement belge.
Lors des interrogatoire, Belliraj a reconnu être l’auteur de plusieurs meurtres perpétrés en Belgique dans les années quatre-vingts. Ces aveux ont suscité une véritable tempête médiatique en Belgique, au point que certains organes de presse avaient demandé la tête du patron du renseignement. La Sûreté de l’Etat était pointée du doigt pour avoir sollicité les services de Belliraj en contrepartie de rémunérations sonnantes et trébuchantes. Elle avait également été critiquée pour avoir protégé Abdelkader Belliraj.