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Le match Jouahri-Lahlimi a commencé…

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Les indicateurs économiques et financiers ne sont pas aussi mauvais qu’on le dit, a affirmé le gouverneur de Bank Al-Maghrib, mardi à Rabat, au cours de la traditionnelle conférence de presse qui suit la réunion du conseil de la banque. Abdellatif Jouahri, qui a semblé légèrement agacé par les commentaires que font les médias de la situation économique générale, a dressé un tableau du comportement des agrégats qui, selon lui, est somme toute gérable dans un contexte de crise de la dette aggravée de difficultés bancaires chez nos principaux partenaires. Il a estimé que le tassement de la demande extérieure induit fera que l’inflation restera à son niveau habituel de 2%. Et s’il n’a pas exclu un effet de chauffe sur le niveau des prix de l’enchérissement des produits pétroliers, il dit ne pas s’y attendre dans l’immédiat et qu’il sera toujours temps d’en parler le moment venu. Selon le conseil de la banque, «l’évolution de l’inflation est restée modérée, en ligne avec l’appréciation faite lors de sa réunion de mars dernier».
Les choses ont plus nette allure en ce qui a trait à la croissance qui «devrait se maintenir à moins de 3% pour le PIB global et entre 3 et 4% pour sa composante non-agricole, en liaison avec la matérialisation des risques liés au ralentissement de l’activité des principaux partenaires et la baisse de la production céréalière». Perspectives peu encourageantes auxquelles il faut ajouter une aggravation du déficit commercial, un tassement substantiel des transferts des MRE (-6,2%), une baisse du tourisme qui tombe de haut en passant d’un niveau de croissance de 13% à seulement 0,2% et un repli de l’investissement direct étranger (IDE) d’un peu moins de 12%. Résultat: une situation où «compte tenu des autres éléments du compte capital et d’opérations financières, les réserves de change ont enregistré une baisse proche de 15,5% par rapport à leur niveau de mai 2011, pour s’établir à plus de 4 mois d’importations de biens et services». En interne, c’est le recul des crédits bancaires de 9 à 6,9% qui pose plus particulièrement question. Abdellatif Jouahri y a répondu en rappelant que la baisse du taux directeur de 3,25 à 3% et le fait de veiller à la saine utilisation des avances de la banque centrale aux commerciales empêchent tout risque de dérapage.
Mais, a estimé le gouverneur de Bank Al-Maghrib, cette situation n’est ni pire ni meilleure que la moyenne mondiale en ces temps d’incertitude économique et financière et, en tout cas, elle reste gérable. En particulier en ce qui concerne le déficit du budget (5 à 5,5%, en tout cas moins de 6%), ce qui permet d’accorder crédit aux paroles du ministre de l’économie et des finances qui a dit ne pas envisager de recourir à l’emprunt extérieur dans l’immédiat.
Bank Al-Maghrib conclut que «dans ce contexte caractérisé par une orientation neutre de la balance des risques et une prévision de l’inflation durablement en ligne avec l’objectif de stabilité des prix, le conseil a décidé de maintenir inchangé le taux directeur à 3%».

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