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Le «MUR» brasse beaucoup de capitaux

Dans un entretien accordé à notre publication, l’ex-président du Mouvement Unicité et Réforme (MUR), Ahmed Raïssouni avait affirmé que cette association était financée uniquement par les cotisations de ses membres qu’il a estimées à plus de 10.000. "Nous n’avons jamais reçu de financement de l’étranger et notre association est la plus pauvre, financièrement parlant, des mouvements islamistes marocains", avait-il assuré.
Des déclarations peu convaincantes compte tenu des budgets gérés par cette mouvance islamiste. Car, depuis sa naissance suite à la fusion, le 13 mars 1996, entre le Mouvement "Attajdid Wal Islah" et "Rabitat Al Amal Al Islami", le MUR s’est développé d’une manière très accélérée, ce qui entraîne plusieurs interrogations. Ainsi, l’on a remarqué comment ce mouvement a pu construire en quelques années seulement un réseau aussi bien implanté dans toutes les régions du pays et s’est doté d’un journal quotidien avec toutes les charges financières que cela suppose.
Il est certes difficile de répondre à l’ensemble de ces questions, car s’il existe une comptabilité entourée de mystères et d’opacité c’est bien celle des mouvements islamistes en général et du MUR en particulier. Toutefois, il existe quelques données sur ces sources de financement qui expliquent certains aspects de cette nébuleuse financière.
Ainsi, il est à signaler que cette mouvance est la première au Maroc qui a pu s’ériger en une machine financière qui non seulement collecte des fonds, mais les réinvestit dans plusieurs projets qui permettent de drainer des fonds très importants vers les caisses du Mouvement.
L’exemple le plus significatif à ce titre est l’école d’enseignement privé dite "Assalam" dont le MUR est actionnaire majoritaire et qui est dirigée par l’un de ses membres les plus importants et les plus influents à savoir Abdelilah Benkirane. Cette école, l’une des plus importantes de la ville de Salé, joue un rôle primordial dans les finances du MUR. Elle permet ainsi de faire des recettes mensuelles très importantes estimées à quelque dizaines de milliers de DH dont 120.000 DH sont mensuellement destinés au journal Attajdid à titre de subvention. Mais, même si ce projet est véritablement rentable, il est soupçonné d’être un moyen de blanchir toutes les subventions d’origine douteuse que le MUR peut recevoir tant de l’intérieur du Maroc que de l’étranger. D’un autre côté, cette institution de l’enseignement privé joue un rôle essentiel dans une certaine campagne d’endoctrinement à long terme.
Par ailleurs, il y a lieu de préciser que le MUR dispose d’une stratégie financière dans le domaine de l’immobilier. C’est dans ce cadre qu’entre la politique d’implantation de bureaux régionaux de la mouvance. Cette répartition géographique, qui donne l’impression d’avoir pour objectif principal la diffusion du message islamiste de l’association, n’est qu’une grande opération commerciale. Car le MUR, qui est le mouvement le plus pauvre des groupements islamistes marocains selon son ex-président, a démarré, il y a presque deux ans, une politique d’achat d’appartements dans plusieurs régions du Royaume sous la couverture de création de bureaux régionaux et qui cache toute une machine de spéculations immobilières.
Une école privée et des spéculations immobilières ne sont que deux aspects d’une véritable machine à faire et à blanchir de l’argent et qui prouve que tout n’est en fin de compte qu’une affaire d’argent.

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