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Le mystère El Motassadeq : Où est la vérité ?

Le 5 février 2003, le parquet de Hambourg (nord de l’Allemagne), a requis quinze ans de prison contre El Motassadeq. Les procureurs du parquet fédéral et du parquet de Hambourg ont estimé que l’accusé était coupable de « complicité de meurtres dans 3045 cas », ainsi que de complicité de tentatives de meurtre et de dangereuses blessures corporelles dans 5 cas. Ils l’ont également accusé d’appartenir à la cellule hambourgeoise du réseau islamiste Al-Qaïda. À ce titre, il aurait approvisionné, assurent-ils, le compte de l’un des kamikazes, l’Emirati Marwan Al-Shehhi, afin de payer les cours d’aviation de plusieurs d’entre eux, en ayant connaissance de leurs plans.
Ce jeune marocain, natif de Marrakech le 3 avril 1974, était devenu, au lendemain des attentats terroristes du 11-S contre les Etats-Unis, l’un des présumés coupables les plus médiatisés étant l’unique personne impliquée dans les attentats à être jugée en Europe. El Motassadeq, étudiant en ingénierie électrique, était sous l’observation des services de sécurité allemand avant les attentats meurtriers de 2001.
Certains organes de presse allemands, comme le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung affirment qu’il était sous surveillance depuis 1999. Selon le Frankfurter, l’accusé marocain était étroitement surveillé depuis 2 ans à la fois par l’Office fédéral de protection de la Constitution, la police politique allemande, et par la CIA. Une affirmation qui suppose plusieurs questions notamment en ce qui concerne le silence des services de sécurité devant tous ses mouvements et ses contacts avant le 11-S. Des questions qui resteront sans réponse même lors de son jugement. Car, malgré les protestations de la défense, la haute cour régionale de Hambourg a mis un terme prématuré au défilé des témoignages en faveur du Marocain pour pouvoir prononcer ses réquisitions.
Le président, Albrecht Mentz, a refusé notamment d’entendre le compte-rendu de l’interrogatoire d’un agent recruteur d’Al-Qaida emprisonné en Syrie, la chancellerie ayant fait valoir que la publication de ce document mettrait en danger la sécurité nationale et la coopération avec des services secrets étrangers. Pour sa part, le procureur, Walter Hemberger, a eu droit à quatre heures pour présenter ses allégations contre le jeune Marocain. Il a exigé sa condamnation à quinze ans de réclusion pour « participation volontaire aux activités d’une cellule de terroristes ». Le séjour à Hambourg de trois des kamikazes impliqués dans ces attaques terroristes : l’Egyptien Mohammed Atta, considéré comme le chef de la cellule de cette ville, l’Emirati Marwan Al-Shehhi et le Libanais Ziad Jarrah, avec lesquels El Motassadeq était en relation, est la preuve de son implication avance l’accusation.
Arrivé pour la première fois en 1993 en Allemagne, El Motassadeq avait rencontré Atta deux ans plus tard à l’université de Hambourg où les deux faisaient des études, selon le procureur. De son côté, Mounir El Motassadeq clame son innocence et exige un jugement équitable. Marié à une femme russe convertie à l’islam et père de deux enfants, il n’a été assisté lors de son procès que par sa soeur qui a été l’unique membre de la famille à obtenir un visa d’entrée en Allemagne. Le père, qui habite au Maroc, n’a pas pu assister au procès puisque les autorités allemandes avaient décliné sa demande de visa pour l’occasion.

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