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Le patron de l’usine Rosamor condamné à quatre ans de prison ferme pour homicide involontaire

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Le propriétaire de l’usine «Rosamor», Abdelali Moufarreh, et son fils Adel, gérant de l’usine dont l’incendie a coûté la vie à 55 ouvriers, ont écopé respectivement de quatre et deux ans de prison ferme assortis d’une amende de 1000 DH. L’ouvrier, dont le mégot était tombé sur des produits inflammables dans cette usine spécialisé dans la confection de matelas, a quant à lui été condamné à 4 ans de prison ferme, assortis de la même amende. Ce verdict, qui a été rendu dans la nuit de mercredi à jeudi par le tribunal de première instance de Casablanca, a été accueilli «sans aucune surprise» par la défense des familles des victimes et de leurs ayants droit. Contacté par ALM, Me Saïd Benhammani a qualifié ce verdict de «juridiquement correct», arguant de la «gravité» des faits reprochés aux personnes impliquées dans cet incendie qui s’est déclaré le 26 avril dernier. «Le plafond des peines infligées dans pareil cas ne dépasse pas 5 ans», a consenti Me Benhammani. Ce dernier, membre de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH), trouve toutefois à redire sur ce verdict. Autant, d’ailleurs, que les familles des victimes tragiques de l’incendie. Grosse ombre au tableau, la question des indemnités à octroyer aux familles endeuillées n’est pas encore tranchée. «Ce qui n’était pas attendu, c’est que le tribunal ait décidé de mettre en veilleuse la question des indemnités à la défaveur des familles des victimes qui sont généralement pauvres», a déploré Me Benhammani. Une source judiciaire s’est toutefois voulue rassurante. «La question des indemnités sera traitée aussitôt que sera terminée la procédure suivie dans l’examen des accidents du travail», tranche la source. La crainte d’ «enlisement» de cette procédure est relevée chez la défense aussi bien que chez les familles des victimes.
«Les proches des victimes attendent les indemnités avec impatience, autant d’impatience que leur situation sociale est tragique», note un membre du Comité national de solidarité avec les familles des victimes, constitué au lendemain de la tragédie qui a endeuillé fin avril la mégalopole casablancaise, et bien au-delà.
Autre question restée en suspens, c’est que le verdict n’a concerné que le propriétaire, le gérant et l’ouvrier par qui l’incendie est arrivé. «Nous avons précisé dans notre requête que tous les responsables de cette tragédie, directs et indirects, doivent répondre de leurs actes», a martelé Me Benhammani, en énumérant un chapelet de responsabilités. «La responsabilité de la Protection civile, du Conseil de la ville, de la commune urbaine, de la préfecture, entre autres, est clairement établie dans ce qui s’est passé», a fait remarquer Me Benhammani. Une nouvelle bataille judiciaire s’annonce dans ce dossier à rebondissements.  

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