Couverture

Le PJD veut aller à la soupe

© D.R

Le Parti de la justice et du développement (PJD) cherche-t-il à entrer au gouvernement ? Pour le moment, les dirigeants de ce parti se refusent de répondre clairement à cette question préférant ne pas se prononcer clairement sur ce sujet en attendant d’y voir plus clair. En tout cas, les messages envoyés par le secrétaire général de cette formation, Saad Eddine Othmani, à travers des déclarations à la presse semblent indiquer que son parti serait prêt à intégrer une coalition gouvernementale.
Dans une déclaration à Radio France International (RFI), le patron du PJD, interrogé sur une éventuelle proposition à participer au gouvernement, a répliqué que « c’est à étudier », ajoutant que son parti « doit voir la proposition puis étudier la composition du gouvernement ». L’idée de participer au gouvernement n’est donc plus exclue comme c’était le cas, il y a quelques mois.
La nouvelle position de l’unique parti islamiste marocain serait de ne plus opposer une fin de non-recevoir à la participation du PJD au gouvernement et qu’il serait prêt à étudier une éventuelle invitation. Dans un entretien accordé au quotidien arabophone ATTAJDID (La rénovation) porte-parole du Mouvement Unicité et Réforme (MUR), M. Othmani a affirmé que le PJD « n’a reçu aucune proposition pour participer au gouvernement ». Le chef de file du PJD ajoute par ailleurs que toute invitation à entrer au gouvernement serait soumise à l’appréciation du Conseil national du parti qui devrait se prononcer sur la suite à donner à une telle proposition. « Si le parti avait reçu une telle proposition, il l’aurait transmise au Conseil national (du PJD) en tant qu’instance habilitée à trancher sur cette question et à prendre la décision qui s’impose », a expliqué Saâd Eddine Othmani.
S’agit-il d’un message indirect voulant dire que le PJD est prêt à changer de place sur la scène politique nationale en passant à la majorité ? En tout cas, il est clair que les dirigeants du PJD affichent une prédisposition à échanger leurs bancs de l’opposition parlementaire contre des fauteuils ministériels.
D’ailleurs, les déclarations du secrétaire général sont claires : le PJD est prêt à étudier toute proposition de participation. La seule condition qu’il a laissé entendre indirectement dans ses déclarations à la presse est que la participation du PJD dépendrait de la composition du gouvernement.
L’annonce de cette nouvelle position du PJD coïncide par ailleurs avec la rentrée politique. Une occasion pour le parti de Saâd Eddine Othmani de critiquer l’action du gouvernement qu’il accuse d’être incapable de résoudre sur les problèmes sociaux du pays et d’aggraver ainsi la crise socioéconomique que vit le Maroc.
« La crise économique et sociale s’aggrave au Maroc », a indiqué le secrétaire général du PJD dans l’entretien qu’il a accordé à RFI. Par la même occasion, M. Othmani a souligné que le Parti de la justice et du développement appelle à la formation d’un gouvernement fort pour faire face à cette situation. « On a demandé au gouvernement de sortir de son inertie. Il y a beaucoup de chantiers déjà ouverts, mais qui n’ont pas abouti. Il y a des chantiers que le gouvernement doit ouvrir mais il ne s’y intéresse pas encore malheureusement, par exemple la situation sanitaire de notre pays avec l’attente depuis des années de l’application de l’assurance-maladie obligatoire », a expliqué le patron du PJD avant d’ajouter qu’il y a « une crise sociale importante ».
Ces critiques à l’égard de la politique du gouvernement ont d’ailleurs été formulées par le secrétariat général du parti dans un communiqué rendu public, il y a à peine quelques jours, à l’occasion de la rentrée politique. Un communiqué jugé très virulent à l’encontre de l’équipe de Driss Jettou que le parti islamiste accuse d’incohérence idéologique et technique. Dans un entretien accordé à ALM, M. Othmani avait expliqué que le gouvernement est formé de partis ayant des orientations divergentes ce qui rend impossible toute action cohérente et efficace. « Les huit partis du gouvernement appartiennent à des pôles irréductibles : droite, gauche, centre. Comment voulez-vous qu’il y ait de la cohésion politique quand les partis composant ce gouvernement divergent sur l’essentiel », a-t-il expliqué. Le secrétaire général du PJD a aussi estimé que l’équipe gouvernementale souffrait d' »un problème structurel » expliquant qu’il s’agit « d’un gouvernement lourd où il y a beaucoup de postes ministériels ».
Selon le leader de la formation islamiste, la solution serait de procéder à un remaniement ministériel politique. Rappelant le dernier remaniement ministériel, il a indiqué que, pour son parti, qu' »au lieu de faire un remaniement ministériel technique comme cela a été fait dernièrement, il faut un remaniement ministériel politique ». Et qui dit remaniement politique dit reconfiguration de la majorité gouvernementale.
Ainsi, le message de M. Othmani est clair : le PJD est prêt à étudier toute proposition de participation au gouvernement en cas de remaniement ministériel politique à condition que le gouvernement ait un programme socioéconomique bien défini et que les portefeuilles chargés des dossiers sociaux lui soient attribués.

Articles similaires

CouvertureSociétéUne

Le Maroc «soigne» les déserts médicaux par la Télémédecine

Le Souverain lance la 2ème phase du programme des Unités médicales mobiles...

CouvertureEconomieUne

Un grand port industriel en projet à Tan Tan

La région de Guelmim-Oued Noun confirme ses ambitions de nouveau hub international...

CouvertureEconomieUne

Industrie : Le Maroc veut sécuriser ses exportations vers les USA

En partenaires de longue date, le Maroc et les Etats-Unis tiennent à...

CouvertureUne

Quand l’eau part «en fumée» dans les barrages

Après la sécheresse, c’est au tour de la hausse des températures de...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux

Articles les plus lus