Le parti du chef de gouvernement s’attaque aux finances publiques. En effet, le groupe parlementaire du PJD (Parti de la justice et du développement) à la première Chambre vient de déposer une proposition de loi pour la révision du cadre règlementaire pour le contrôle financier des institutions publiques. Les députés du parti de la lampe veulent ainsi renforcer les contrôles de la gestion des deniers publics mais pas seulement. «Notre proposition de loi vise à rendre le contrôle des finances publiques encore plus rigoureux. Nous voulons surtout à travers cette proposition que les organes de contrôle aient les prérogatives et les mécanismes nécessaires pour évaluer les politiques publiques», explique Abdellah Bouano, président du groupe parlementaire du PJD à la Chambre des représentants. Pour ce dernier, la proposition de loi déposée est la première d’une série de textes que son parti compte déposer dans les prochains mois concernant les institutions de gouvernance et de contrôle des fonds publics. Dans les détails, le texte déposé par la première force parlementaire (107 députés) couvre plusieurs aspects. «Le premier concerne les tribunaux financiers ou les Cours régionales des comptes de sorte à leur permettre d’évaluer les choix et les résultats des politiques publiques en plus de leur mission principale qui consistent à contrôler la gestion des établissements étatiques. Le deuxième aspect est relatif aux inspections générales dans tous les ministères dans un but de renforcer leurs prérogatives», annonce M. Bouano. Et de poursuivre : «Nos propositions concernent également l’IGAF (Inspection générale de l’administration territoriale) et l’IGF (Inspection générale des finances). Ces inspections réalisent chaque année des dizaines de rapports très intéressants. Le temps est venu pour que ces rapports soient mis en œuvre. Vous savez, l’Etat est engagé dans de nombreux plans et stratégies sectoriels avec des objectifs sur plusieurs décennies. Or, des budgets astronomiques sont mobilisés pour la réalisation de ses stratégies. Il faut donc évaluer la portée de ses investissements à travers de nouveaux mécanismes». A la question de savoir si le PJD dispose déjà d’une liste des établissements publics et des stratégies sectorielles qu’il vise à travers cette proposition, le responsable pjdiste ne donne pas de détails, se contentant d’affirmer que la priorité aujourd’hui est au renforcement des mécanismes de contrôle et de l’élargissement des prérogatives des organes d’audit concernés. Pour rappel, plusieurs ministres, notamment du PJD, avaient fait, dès la prise de leurs fonctions, des déclarations fracassantes sur la gestion des deniers publics dans plusieurs secteurs.
A noter également que la nouvelle Constitution a élargi le champ d’intervention des organismes de contrôle des finances publiques en accordant une place importante à la bonne gouvernance.
L’IGF a notamment pour mission d’effectuer les vérifications des services de caisse et de comptabilité, deniers et matières, des comptables publics et, de façon générale, des agents de l’Etat, des collectivités locales, des établissements et entreprises publics et de tout organisme public. L’IGF IGAT Cour des comptes |