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Le pouvoir tend la main aux gauchistes

© D.R

L’affaire a éclaté comme un orage d’été. C’est-à-dire au moment où l’on s’y attendait le moins. Entre les chaleurs aoûtiennes et les langueurs océanes, nul autre choix ne s’offrait à ceux qui ne pouvaient partir en vacances hormis celui de commenter les horreurs de la guerre au Liban et les rebondissements de l’inénarrable feuilleton préélectoral. Particulièrement ses  épisodes traitant des achats de voix pour accéder à la Chambre des conseillers et des réactions outrées de ceux qui s’y adonnent sans en avoir l’air.
Au commencement de cette affaire : la rencontre, vendredi 21 juillet à Bouznika, entre le ministre délégué à l’Intérieur, Fouad Ali El Himma et deux ténors de la gauche extrême ; en l’occurrence Mohamed Sassi et Mohamed Hafid.
Membres du bureau politique du Parti socialiste unifié, Sassi et Hafid avaient, préalablement, présidé aux destinées de la Jeunesse de l’USFP avant de le quitter avec armes et bagages. Entre temps, ils y avaient forgé l’image d’hommes politiques dont le sens éthique est développé.
Avec « Fidélité à la démocratie » et quelques sorties dans la presse dite indépendante, Sassi a ciselé cette image en lui conférant davantage de consistance et de profondeur. Pour sa part, Hafid a capitalisé sur son refus d’intégrer l’enceinte parlementaire pour cause de truquage des élections en sa faveur et permis à l’hebdomadaire arabophone «Assahifa», qu’il dirige actuellement, d’être le porte-voix de toutes les sensibilités de gauche. Particulièrement celles qui sont situées à l’extrême gauche de l’échiquier politique national.
Ayant permis, entre autres, d’évoquer la question des prochaines élections, la rencontre, somme toute normale, entre un haut commis de l’Etat et ces deux hommes, a provoqué quelques commentaires au sein de l’USFP. Mais elle a surtout eu l’effet d’un maelström au sein du landernau auquel Sassi et Hafid appartiennent.
Mohamed Himdi, membre du bureau politique et du conseil national du PSU, a déposé sa démission pour protester contre ce qu’il a qualifié, dans une déclaration de presse, de volonté de l’Exécutif d’ «utiliser le PSU contre l’USFP». Pour sa part, le secrétaire général du Parti socialiste unifié, Mohamed Moujahid, a essayé de minimiser la portée de cette entrevue l’estimant «normale» et précisant qu’il a, lui-même,  pris part à une réunion similaire avec M. Ali El Himma.
De fait, le débat au sein de sa formation ne semble pas clos pour autant. Ceci d’autant plus que la greffe entre ses différentes composantes ne semble pas être arrivée à son terme normal.
Les conditions de la maturation du PSU pourraient l’éclairer sous son véritable jour. Au départ, l’ambition ne consistait pas à ne marier que deux composantes de la gauche marocaine ; à savoir la GSU et «Fidélité à la démocratie», mais plusieurs.
Sous la dénomination Rassemblement de Gauche démocratique devaient se fondre la GSU, le Congrès national ittihadi, Fidélité à la démocratie, Annahj et le PDS. Bref, toute la gauche dite « non gouvernementale ». Mais, des désaccords de taille ont fait capoter le projet. C’est dans ces circonstances que Mohamed Sassi et Mohamed Moujahid avaient entamé la procédure de rassemblement de leurs formations.
Leur approche était simple : rassembler les instances de celles-ci, programmer leur congrès et permettre aux 25 membres du bureau politique de la GSU et à quelque 12 membres du secrétariat national de «Fidélité à la démocratie» de former le nouveau bureau politique de cette nouvelle formation pour la dénomination de laquelle beaucoup d’efforts et d’énergie ont été déployés.
Lesquels efforts ont été ponctués par quelques difficultés et suivis par de spectaculaires luttes à propos de la position à prendre vis-à-vis de cette matrice originelle qu’est l’USFP et par de tonitruantes démissions.  Et l’histoire se répète encore.

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