Les contours d’un nouveau partenariat se dessinent entre le Royaume du Maroc et la République française. Le président Nicolas Sarkozy, qui entamne aujourd’hui une visite de trois jours au Maroc, a donné le ton de ce qu’il a appelé «un partenariat sans arrogance», dans un discours adressé, hier dans l’hémicycle, aux membres des chambres des représentants et des conseillers. Après avoir passé en revue les réformes que connaît le Maroc sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, le chef d’Etat français a nommé les secteurs clefs qui seront au centre de ce partenariat: le nucléaire civil, «énergie du futur», et les transports, pour accompagner «un Maroc en mouvement», sans oublier évidemment l’élément humain qui doit être placé au cœur de toute stratégie de développement. Ces secteurs se sont d’ailleurs taillé la part du lion des contrats signés lundi après-midi à Rabat, sous la présidence de SM le Roi Mohammed VI et du président Nicolas Sarkozy. Un protocole d’accord a été signé entre la société française spécialisée dans la production de l’énergie nucléaire Areva et l’Office chérifien des phosphates (OCP) pour l’extraction de l’uranium de l’acide phosphatique. La France est par ailleurs le pays désigné pour la réalisation d’une centrale nucléaire pour la production d’énergie électrique. Autre contrat dans l’escarcelle, il porte sur la réalisation d’une ligne de train à grande vitesse (TGV) entre Casablanca et Tanger, pour un montant estimé à 2 milliards d’euros. «Le premier Train à grande vitesse dans le monde arabe se fera au Maroc», a déclaré le président français, qui a annoncé par la même occasion que la maison Renault est en train de réaliser, à Tanger, «le plus grand investissement en Afrique». Un nouveau chantier qui vient renforcer de manière plus significative la présence du premier investisseur au Maroc, à la faveur d’une «économie en pleine expansion». «1000 entreprises françaises existent déjà au Maroc», a rappelé le président Sarkozy, qui a ajouté que «le Maroc reste le plus grand bénéficiaire de l’aide publique française». Le Maroc est en effet le premier bénéficiaire de l’aide publique française avec 200 millions d’euros en moyenne par an. Pour une première visite d’Etat, le président français n’a pas manqué de poser un nouveau jalon sur le chantier social. Sensible à l’intérêt que représente l’INDH (Initiative nationale pour le développement humain), la France a octroyé au Maroc un nouveau don d’un montant de 8 millions d’euros. Ce don est destiné à financer un programme social qui cible les régions et les quartiers les plus pauvres au Maroc. Ce geste est né de la conviction de combattre la pauvreté, qui devrait faire le lit de l’extrémisme. Le développement, et surtout le développement, «peut combattre le terrorisme», a souligné le chef d’Etat français, qui a salué «le courage» du Royaume de célébrer, au lendemain du 16 mai de sinistre date, dans la cathédrale de Rabat, une cérémonie de prière et de recueillement en hommage aux victimes des attentats terroristes qui ont visé Casablanca en 2003. Le président Sarkozy a exprimé à ce propos la disposition de la France à renforcer sa coopération avec le Royaume pour «lutter contre le terrorisme et l’extrémisme, qui sont «le fruit de l’ignorance et de la peur de l’autre», a précisé le président français. «Vous êtes un grand peuple qui veut être debout», a exhorté le chef d’Etat français, qui a salué l’audace dont a fait preuve le Maroc pour tourner la page des violations des droits de l’Homme commises par le passé. «Quel autre pays a pu en faire autant ?», s’est interrogé le président Sarkozy, qui a fait un discours où, au-delà de la rigueur qu’implique l’analyse politique, l’émotion n’a pas manqué au rendez-vous. «La France aime le Maroc. Vive le Maroc. Vive la France», a-t-il conclu, avant de quitter la tribune du Parlement sous un tonnerre d’applaudissements.
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