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Le RNI peaufine ses choix

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Même dépourvu de courroies de transmission classique, ayant trait à la mobilisation des syndicats ou l’encadrement des mouvements contestataires comme la jeunesse estudiantine, le Rassemblement national des indépendants (RNI) arrive à encadrer en son sein une grande partie de notables, d’hommes d’affaires, de décideurs et d’intellectuels. Son positionnement au centre-droite et la modération de ses positions lui ont permis de recruter dans de nombreuses sphères. Au moins, deux événements récents corroborent ce point de vue. Lors des élections législatives partielles du 26 juin dernier, son candidat pour la présidence de la Chambre d’Agriculture, dans la région de Marrakech- Tensift-Al Haouz, Mohamed Boulaasri, n’avait pas de concurrents . Tout comme le PI ( Parti de l’Istiqlal) et le MP ( Mouvement populaire), le RNI a pu se distinguer lors de ces échéances. Durant les élections professionnelles, il s’est imposé en tant que première force partisane, avec 21 présidents sur un total de 92. Dans les Chambres de Commerce, d’Industrie et des Services, il a eu 10 postes. Mais, l’existence de certains de ses membres parmi les personnes que les autorités de la Wilaya de Tanger ont conseillé de ne pas se présenter aux prochaines élections communales, peut s’avérer nuisible pour la réputation de ce parti et avoir des effets négatifs sur le résultat des échéances prochaines. D’ailleurs, loin de ses résultats acquis à l’issue des élections de 1976, organisées sur la base d’une charte communale, adoptée sous le mandat de Ahmed Osman, qui était Premier ministre à l’époque, le RNI, issu du mouvement des Indépendants, qui a remporté 64,50 % des sièges communaux, s’est vu contraint de perdre , de plus en plus, d’électeurs. Les dernières élections législatives l’ont placé à la quatrième place avec 569.206 voix, derrière le Parti de la justice et du développement qui a eu 576.661 voix, c’est-à-dire environ 8% de votants et 4% d’inscrits. Mais, tout cela n’exclut pas les possibilités dont dispose ce parti dans plusieurs régions du Royaume, notamment dans la région du Nord-Est où il a disposé déjà de deux présidents de Chambres professionnelles. Outre l’appartenance de bon nombre de ses dirigeants à cette zone, la présentation de la candidature de Mustapha Mansouri, ministre de l’Emploi, des Affaires sociales et de la Solidarité, à Nador est révélatrice de l’importance qu’accorde le RNI à ces régions. Un autre ministre du parti, en l’occurrence Rachid Talbi El Alami, ministre de l’Industrie, du Commerce et des Télécommunications ne se présentera pas loin de Nador, et c’est à Tétouan qu’il compte aiguiser ses armes politiques. Aussi, contrairement aux mesures préconisées lors des élections législatives, le bureau politique intervient moins dans le choix des candidats ; ce qui explique la mise à l’écart de Najima Ghozali ( secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse, chargée de l’Alphabétisme et de l’Education non formelle), en tant que tête de liste des candidats du parti à Agadir. Un fait qui démontre, probablement, la prise de conscience des cadres de cette formation de la nécessité de doter les instances locales d’espaces de libertés, et surtout de l’importance de la contestation interne. Car, contrairement aux législatives, c’est dans les communales que les enjeux de la politique de proximité sont apparents et manifestes. Or, adhérant au régime de mode de scrutin de liste, même en lui étant hostile, le RNI relève un double défi. Réunir ses cadres autour de projets et de listes, sachant qu’ils sont généralement portés pour l’action individuelle, et en même temps inscrire sa démarche dans une nouvelle logique de perspectives politiques. Les critères retenus pour le choix des candidats sont étroitement liés aux chances dont ils disposent pour remporter les élections. Pour mener à bien cette tâche, plusieurs membres du Bureau politique ont été désignés à assumer la responsabilité de la coordination régionale entre les instances locales. Outre, Mohamed Aoujjar, ministre des Droits de l’homme, qui s’occupe de la région de Rabat-Salé-Zemmour Zaër, Alami Tazi, homme d’affaire et ancien ministre, est chargé de sa ville, Meknès , et Abdelhadi Alami est responsable de la région de Marrakech. Chacun dans son environnement privilégié.

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