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L’engagement au féminin

La faible implication de la femme dans la vie politique n’est pas un simple préjugé scandé par des citoyens non avertis, mais un fait avéré que les chiffres ne font que confirmer. Qu’il s’agisse de la simple participation des femmes au vote ou encore de leur candidature aux élections, les résultats des scrutins antérieurs et les statistiques établies au titre des législatives en vue sont alarmants. Manque de sensibilisation ou choix exprimé de plein gré par les femmes ? Des associations non gouvernementales sont convaincues qu’il s’agit bel et bien d’un manque de sensibilisation.
Leur action s’inscrit parfaitement dans cet ordre d’idées, accompagnées en cela par des Fonds internationaux qui font de la question de promotion des droits de la femme un souci majeur. LNUAP (Fonds des nations Unies pour la Population) ou encore le NDI ( National Democratic Institute) en font partie. La coopération entre ces deux institutions compte essentiellement faire de la participation de la femme aux élections du 27 septembre son enjeu de taille. Corriger le taux de participation féminin en est l’objectif médius.
«Aux élections municipales de 1997, soit 41 ans après l’accession à l’indépendance du Maroc, le taux de féminisation des candidatures ne dépassait pas 1,6 %, avec 1651 femmes sur un total de 102.179 candidats. Le pourcentage de féminisation des élus est encore plus médiocre.
En effet, sur les 1651 femmes candidates contre 24.253 hommes, seules 84 ont été élues, soit un pourcentage de 0,34 % de femmes dans les organes dirigeants des communes», a fait remarquer Maryam Montague, directrice du NDI au Maroc, lors d’une conférence de presse tenue mardi 11 septembre. Le ratio n’est pas meilleur s’agissant des élections législatives de 1997.
Le taux de féminisation des candidatures était de l’ordre de 2,1 %, soit 72 femmes sur un total de 3288 candidats. Une avancée, même minime a constitué par ailleurs une lueur d’espoir quant au devenir de la femme dans la sphère décisionnelle.
Car bien que les résultats aient été quasiment nuls pour les femmes, pour la première fois de l’histoire du Maroc, deux femmes ont été élues sur 323 députés, soit un taux de 0,6 %. Aujourd’hui, ce sont 30 sièges qui seront occupés par la gent féminine. «Nous avons revendiqué au moins 30% des sièges, soit la masse critique qui puisse infléchir les décisions. Nous n’avons obtenu que l’équivalent de 9,2 %. Un chiffre dont nous ne nous réjouissons pas totalement, mais qui reste inéluctablement supérieur à celui obtenu en 1997», tient à préciser Rachida Tahiri, présidente de l’ADFM (Association Démocratique des Femmes Marocaines). Selon les données communiquées par le ministère de l’intérieur, le corps électoral représente environ la moitié de la population nationale.
Ventilé selon le critère du sexe, ce corps électoral est inversement proportionnel à la structure de la population totale. 49 % de femmes sont inscrites (6 877 900) contre 51 % d’hommes (7145 703), alors que la population féminine marocaine est de 51% contre 49 % pour la population masculine. «Cette ventilation donne donc globalement des résultats à peu près similaires en termes de mobilisation des deux sexes, avec une légère domination des hommes», conclut la directrice du NDI.
Un état des lieux que les initiateurs de la campagne espèrent équilibrer. Une campagne de communication presse, radio et télévision est programmée dans ce sens. Réalisés en arabe dialectal et en berbère, les spots audiovisuels visent à toucher la majorité des femmes. Ne dit-on pas que la proximité balise le terrain à la persuasion ?

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