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L’équipe de Benkirane passe à l’action

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Tous les yeux sont rivés sur le premier gouvernement sous l’ère de la nouvelle Constitution. Et il a du pain sur la planche. Déjà son travail commence dans l’urgence. La preuve: juste après la prestation de serment de ses membres devant le Souverain mardi 3 janvier, les cérémonies de passation de pouvoir entre les ministres sortants et les nouveaux se sont succédé le jour même. Aussi la première réunion du Conseil de gouvernement se tiendra aujourd’hui, a déclaré à ALM le nouveau ministre de la communication et porte-parole du gouvernement. Objet: ajouter les dernières retouches au projet de la déclaration gouvernementale. Une déclaration qui doit être soumise dans les prochains jours à l’approbation de la Chambre des représentants pour un vote de confiance et que tout le monde attend: citoyens, syndicats, monde des affaires, opposition, société civile, militants de la cause féminine et des droits de l’Homme… Mais ces derniers expriment déjà leurs attentes et réactions quant à la composition du nouveau gouvernement. «La première mesure d’urgence consiste à libérer les personnes détenues lors des mouvements de protestation qu’a connus le pays», a déclaré à ALM Amina Bouayach, présidente de l’Organisation marocaine des droits de l’Homme. Et d’ajouter par rapport à la déclaration du gouvernement: «Il y a suffisamment de matière et de rapports élaborés par la société civile, par les instances gouvernementales et non gouvernementales pour donner lieu à un plan d’action clair et précis qui réponde aux énormes attentes de tous». Par ailleurs, le fait qu’une seule femme fasse partie de ce gouvernement alors que le précédent a compté 6 femmes, est le péché commis par les islamistes et les partis de la coalition, selon l’avis de plusieurs observateurs. «Ceci est alarmant, c’est une grande déception, un recul, un mauvais signe», a martelé Fouzia Assouli, présidente de la Ligue démocratique des droits des femmes. Selon elle, il s’agit là d’une violation, une non-application de la Constitution, alors que, dit-elle, c’est à l’Etat de garantir la parité, le respect des droits des femmes et leur représentativité au sein de toutes les instances de décision. Toutefois, Mme Assouli souhaite ne pas condamner d’avance ce gouvernement avant de voir la déclaration gouvernementale et le budget qu’elle consacrera à la cause des femmes: lutte contre la violence à leur égard, mortalité infantile, droits économiques, couverture sociale, réduction de la pauvreté à 50% (comme promis par le PJD pendant la campagne électorale), la mise en place d’une instance de parité… Par ailleurs, toujours autour de la composition du nouveau gouvernement, Noureddine Ayouch, militant associatif, a indiqué que celle-ci, en dehors du péché d’exclure les femmes, traduit une intelligence dans la gestion de cette phase de formation du gouvernement. Il a noté quelques observations (voir encadré P5). «Une bonne chose: Ramid a été accepté ministre de la justice avec, en plus, la subtilité de lui faire assumer la défense des libertés. On espère qu’il mettra en œuvre son radicalisme en faveur de cette mission», a souligné M. Ayouch. Et d’ajouter: «Que Mohand Laenser, SG du parti du MP, soit ministre de l’intérieur constitue une ouverture. C’est aussi intelligent qu’il soit doublé d’un ministre délégué proche du Sérail qui veillera à ce qu’il n’y ait pas de dépassement à l’encontre de l’intérêt de la Nation».

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