Couverture

Les 45.000 Marocains expulsés d’Algérie en 1975 demandent réparation

© D.R

L’Association des Marocains expulsés d’Algérie a lancé un appel aux autorités algériennes afin que justice soit rendue à 45.000 familles marocaines refoulées en 1975 vers le Maroc.
«Après 32 ans d’attente, nous organisons aujourd’hui cette rencontre, pour mettre la lumière sur ce dossier des Marocains expulsés de l’Algérie, qui a duré longtemps sans lui trouver de solution», a indiqué Ahmed Kassimi, vice-président de l’Association des Marocains expulsés d’Algérie, lors d’une rencontre organisée dimanche 24 juin à Meknès. «En réponse à la Marche verte organisée par le Maroc, les autorités algériennes ont décidé d’expulser, le 8 décembre 1975, qui a coïncidé avec l’Aid Kébir, des milliers de Marocains vivant en Algérie depuis des décennies», a confié M. Kassimi lors de cette rencontre organisée sous le thème «Le droit à une vie digne». «Ces victimes, qui sont au nombre de 45.000 familles», a-t-il précisé, ont été la cible d’arrestations, de différentes sortes de torture et de violation, expliquant que «les autorités algériennes ne se sont pas contentées de l’expulsion de ces victimes, mais elles ont également disloqué leurs familles et les ont dépossédées de leurs biens».
Miloud Chaouach, de l’association des Marocains expulsés d’Algérie (Rabat), s’est interrogé, de son côté, sur les raisons de cette expulsion «au moment où ces mêmes Marocains avaient fait des sacrifices énormes à l’Algérie pour son identification et son développement économique».
Il a, par ailleurs, souligné que «les autorités algériennes doivent se rappeler de ces sacrifices et de l’existence de relations profondes de voisinage, de langue et de religion entre les deux pays». M. Chaouach a ajouté que «ces Marocains victimes de la politique aveugle de l’Algérie ne vont pas baisser les bras, mais qu’ils continueront leur combat pour défendre leur cause jusqu’à la récupération de leurs droits».
Cette rencontre a été marquée par des témoignages accablants sur cette « page sombre de l’histoire de l’Algérie », livrés par plusieurs victimes qui ont relaté leurs souffrances suite à la « décision d’expulsion arbitraire et inhumaine » prise en 1975 par les autorités algériennes. Evoquant cette « tragédie », ils ont relevé que les Marocains expulsés ont été maltraités par la police, par la douane, appelant à leur indemnisation sur le plan moral et matériel.
Cette rencontre a vu la participation des représentants de la société civile, des élus et des journalistes, qui ont dénoncé le mauvais comportement de l’Algérie vis-à-vis de ces Marocains considérant cela comme une atteinte aux droits de l’Homme.
Ils ont souligné la nécessité de leur réhabilitation et leur indemnisation, ajoutant que ce dossier doit faire l’objet d’une étude au niveau du ministère de la Justice qui doit intervenir, selon eux, d’urgence pour la récupération des droits de ces victimes.
Les participants à cette rencontre ont par ailleurs proposé la présentation d’une pétition au nom de toutes les victimes au secrétaire général des Nations unies pour trouver à ce dossier un appui mondial. L’Association des Marocains expulsés d’Algérie a été créée en 2005 avec l’objectif de défendre les intérêts des expulsés et de créer un pont de communication entre les familles marocaines expulsées et leurs proches en Algérie.

Articles similaires

ActualitéCouvertureUne

Industrie du futur, c’est maintenant ou jamais pour le Maroc !

Le développement fulgurant des nouvelles technologies révolutionne l’industrie. Alors que des puissances...

CouvertureSociétéUne

Population, santé, conditions d’habitation… Le HCP livre son bilan sur les indicateurs sociaux

Le HCP signale une baisse continue du taux d’accroissement global et naturel...

CouvertureEconomieUne

Le Maroc se lance dans la production d’avions-cargos

Des géants américains de l’aéronautique annoncent un accord pour l’installation d’une zone...

CouverturePolitiqueUne

Le Code de déontologie parlementaire bientôt adopté

Les deux Chambres ont ouvert vendredi dernier la session du printemps

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux