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Les Américains doivent considérer nos arguments

Si la seconde visite de S.M. le Roi Mohammed VI aux Etats Unis est marquée par une conjoncture nationale et internationale particulière, elle s’inscrit avant tout dans le cadre du développement de relations d’amitié maroco-américaines qui remontent à 1787, année de la signature d’un traité de paix et d’amitié entre les deux pays. Elle s’inscrit également dans le sillage des contacts permanents entre les dirigeants des deux pays, depuis que le Sultan Sidi Mohammed ben Abdallah et le premier président des Etats-Unis d’Amérique, George Washington, leur donnèrent le coup d’envoi.
Depuis son accession au Trône, S.M. le Roi Mohammed VI a eu à coeur de poursuivre l’effort de développement de ces relations mené par feu SM Hassan II, à travers ses multiples visites aux USA, au cours desquelles il a rencontré tous les présidents américains depuis Kennedy, jusqu’à Clinton en passant par Johnson, Carter, Reagan et Bush. Du côté américain également, l’on a à coeur de préserver l’excellent niveau de ces relations de partenariat. Au-delà des liens d’amitié séculaires, les responsables américains n’ont jamais fait mystère de l’importance stratégique que revêt le Maroc pour les intérêts de Washington. L’ancien ambassadeur américain à Rabat, Edward Gabriel, l’avait clairement annoncé devant les membres du commandement européen des Etats Unis. Pour Washington, un pays ami, jouissant de la stabilité politique, prônant un Islam tolérant, jouant un rôle de premier plan dans la recherche de paix au Proche-orient, et qui est en même temps situé à 12 milles au sud de l’Espagne, voisin de l’Algérie et de la Libye et profondément enraciné dans le continent africain, ne peut être que d’un très haut intérêt stratégique.
Ce sont ces deux constantes qui font la qualité du partenariat maroco-américain. Ce sont également ces éléments qui donnent toute sa dimension à la seconde visite royale aux USA, qui intervient alors que la question de l’intégrité territoriale du Maroc connaît d’importants développements et que la situation au Proche-Orient a atteint des limites telles que seul un acteur de paix dans la région, doublé d’un partenaire de premier plan pour les Américains, parrains du processus de paix, puisse faire subsister l’espoir de paix.
Concernant la question du Sahara marocain, qui ne manquera pas d’être évoquée lors des entretiens entre S.M. le Roi Mohammed VI et le président George Bush, la position du Maroc n’a pas dévié d’un iota de la légalité internationale qui a toujours guidé les initiatives du Royaume.
Que l’Algérie soit derrière la proposition de partition du sahara marocain, voie contenue dans le rapport du secrétaire général de l’ONU Kofi Annan au Conseil de sécurité, ne fait que dévoiler au monde les visées expansionnistes des dirigeants algériens, que le paravent d’ «idéaux de liberté», n’arrive plus à cacher.
Le Maroc, lui, reste constant dans sa volonté de règlement, en conformité avec la légalité internationale, de ce conflit fabriqué de toutes pièces. Le Souverain l’a affirmé au président Bush lors d’un entretien téléphonique, jeudi 28 février et a réitéré par la même occasion, la disposition constante du Maroc à trouver une solution pacifique dans le cadre du projet-cadre présenté par M. James Baker, en tant qu’unique option à même de favoriser une issue honorable, pacifique et définitive au conflit.
Toutes les autres tergiversations ne font que retarder l’issue et hypothéquer l’émergence d’un Maghreb arabe uni, sur lequel les Américains forment beaucoup d’espoirs, notamment à travers l’initiative Eizenstat, du nom du sous-secrétaire d’État américain, formulée en juin 1998 et visant à promouvoir un partenariat économique à long terme avec trois pays du Maghreb central (Maroc, Algérie, Tunisie).
Au plan international, des regards d’espoir se tournent vers cette visite de S.M. le Roi, président du comité Al Qods. Le Souverain n’a ménagé aucun effort, depuis le début de l’escalade meurtrière israélienne contre le peuple palestinien et les symboles de sa souveraineté, pour que soit mis un terme à la tragédie que connaît la région. Les messages personnels adressés par S.M. le Roi au président américain George Walker Bush, mais également au président russe, Vladimir Poutine, au président en exercice du Conseil européen et au secrétaire général de l’ONU pour les exhorter à oeuvrer pour une paix sans conditions au Proche-Orient, ont confirmé le Maroc dans sa position traditionnelle d’acteur de la paix dans la région. Une stature reconnue par la Maison-Blanche dont le porte-parole a souligné, dès l’annonce de la visite royale, «le rôle constructif de S.M. le Roi» dans les efforts de paix au Proche-Orient.
Un rôle constructif que le Souverain base sur le rappel de l’importance des recommandations du rapport Mitchell, de la pertinence des mesures préconisées par le plan Tenet et de la nécessité de respecter les récentes résolutions onusiennes. Avec la fermeté du président du comité Al Qods et le savoir-faire diplomatique acquis à l’école de feu S.M. Hassan II.

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