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Les chemins tortueux d’une mairie

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C’est la première fois dans l’histoire des élections communales au Maroc que sera appliqué le scrutin de liste à la proportionnelle au plus fort reste. Ce sera le cas dans six grandes villes, celles dont la population dépasse le demi-million. Les électeurs ont déjà eu affaire à ce mode de scrutin, lors des consultations législatives de septembre 2002. Le 12 septembre prochain, les choses seront pratiquement identiques lors du vote. Selon le nouveau découpage communal, Casablanca ne comptera plus 27 communes mais plutôt seize. Plusieurs fusions ont été opérées par les techniciens du ministère de l’Intérieur. Les grandes communes ont englouti les plus petites. Ainsi, la commune de Aïn Harrouda sera annexée à Mohammadia. Et cette dernière deviendra une commune indépendante de Casablanca. Les seize communes qui restent, seront désormais baptisées « arrondissements ». Il s’agit d’Anfa, Sidi Belyout, Maârif, Hay Hassani, Aïn Chock, Mers Sultan, El Fida, Ben M’sik, Sbata, Sidi Othmane, Moulay Rachid, Roches Noires, Hay Mohammadi, Aïn Sebaâ, Sidi Moumen et Sidi Bernoussi. Ces arrondissements sont composés de Conseillers, leur nom n’a donc pas changé. Par contre, leur nombre varie d’un arrondissement à un autre. Tout dépend de la démographie de chacun d’eux. Mais au total, il y aura 254 Conseillers contre 1.147 dans l’ancien découpage. Au-dessus de ces 16 arrondissements, il y aura la Commune Urbaine, l’équivalent de la communauté urbaine. « On l’appelle également le Conseil de la ville, une expression utilisée en France », explique Ahmed Brija, président du Conseil communal de Sidi Moumen. A Casablanca, cette entité sera composée de 131 membres. C’est là le principe de l’unicité de la ville. La Commune Urbaine prend les grandes décisions concernant l’ensemble des arrondissements. En principe, la solidarité communale devrait pleinement jouer, les gaspillages évités et les efforts d’investissement unis. Comment seront élus les Conseillers des arrondissements et les membres de la Commune Urbaine? En somme, comment fonctionneront ces élections? Tout commencera dans les bureaux de vote. Chaque formation présentera sa liste. Prenons l’exemple de l’arrondissement de Sidi Moumen. « La loi lui réserve 6 sièges dans la Commune Urbaine », assure Ahmed Brija. En plus de cela, son arrondissement sera composé de 12 Conseillers. Sachant que Sidi Moumen compte 60.000 votants, pour être élu membre de la Commune Urbaine, il faut récolter au moins 10.000 voix. C’est ce qu’on appelle, dans le jargon technique, le « quotient électoral ». Celui-ci est de 5.000 pour être élu Conseiller d’arrondissement. « Le nombre de voix obtenu servira à élire, d’une part, les membres de la Commune Urbaine et, d’autre part les Conseillers d’arrondissement », explique Brija. Ainsi, lors du dépouillement des bulletins de vote, on procèdera comme dans l’exemple suivant. Si le parti A obtient 13.000 voix. Il aura droit à 1 membre de la Commune Urbaine, à deux Conseillers d’arrondissement et un reste de 3.000 voix. Chaque arrondissement aura son président. Quant au Conseil de la Commune Urbaine, l’instance exécutive de la ville, il comptera 16 membres, élus parmi les 131 membres de la Commune Urbaine. Le président du Conseil, le maire de la ville sera, lui-aussi, élu par les 16 membres. Face à tout cela, les alliances ont commencé à se former. « Déjà, le RNI s’est mis d’accord sur une alliance future à Casablanca avec l’Istiqlal et les trois partis de la mouvance populaire », affirme Driss Ghazali, coordinateur du RNI à Casablanca. Celui qui obtiendra le plus de sièges dans un arrondissement donné sera soutenu par les élus des autres. « Cette alliance a déjà été opérée lors des élections des Chambres professionnelles », conclut Ghazali. Bien entendu, avant l’annonce des résultats, c’est chacun pour soi. Mais après le dépouillement, toutes les alliances sont possibles.

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