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Les dangers qui guettent Mohammédia

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ALM : Après les dernières pluies, les habitants de Mohammédia craignent le pire. La ville est-elle suffisamment préparée?
Larbi Zerouali: Sincèrement, je ne le pense pas. Je fais moi-même partie des victimes des inondations de l’année dernière. Il est tout à fait légitime que les habitants de la ville soient effrayés. Je peux vous assurer que la commune a fait tout son possible pour éviter la catastrophe de l’année dernière. A l’époque, les citoyens touchés par les inondations ont été appelés à constater les dégâts par un huissier de justice. Ce qu’ils ont effectivement fait. Mais ces constats ne leur ont servi absolument à rien. Certains sont même toujours sous le choc après avoir tout perdu.
Vous pensez que la ville est encore menacée par des inondations?
Je tiens à vous rappeler que SM Mohammed VI s’est réuni trois fois avec le gouvernement au sujet du problème des inondations à Mohammédia. Il a donné des instructions claires aux différents intervenants. Nous sommes très fiers de l’intérêt que porte SM à notre ville. Le nouveau gouverneur est un ingénieur des travaux publics. Sa nomination répond donc à une urgence.
Qu’est-ce qui a été réalisé depuis les inondations de l’année dernière?
Il a été décidé de construire une digue, tout autour de la ville. La communauté urbaine du Grand Casablanca, sous le contrôle de la province, a donc lancé ce vaste projet qui a coûté une fortune. Les responsables ont scandé des slogans disant que la ville est enfin protégée. Mais la vérité est ailleurs. En effet, le problème est qu’un tronçon de cette fameuse digue reste toujours inachevé. Il s’agit de la partie qui s’étend de La Samir au Golf. On dit également qu’un canal de déviation de l’eau vers la mer a été construit. Mais ce dont les habitants sont maintenant sûrs, c’est que les dernières pluies ont paralysé une partie de la ville.
Que s’est-il passé exactement lors des dernières pluies?
Dans plusieurs maisons, l’eau a commencé à s’infiltrer. Des avenues et des ruelles ont été complètement envahies par l’eau. Certains habitants ont même commencé à évacuer leurs demeures pour se diriger vers des lieux plus sûrs. Tout cela s’est aggravé après la distribution des fameux dépliants.
Que pouvez-vous nous dire de ces dépliants?
Les autorités publiques ont distribué des dépliants aux habitants dans lesquels ils expliquent que des moyens et des mesures ont été mis au point pour prévenir les inondations. Dans ce cas, les habitants devraient respecter un certain nombre de mesures de précautions que le dépliant énumère. Ce dépliant a été perçu par les habitants comme une menace imminente.
Est-il vrai qu’une panique générale s’en est suivie dans toute la ville?
Effectivement. Les habitants ont été pris de panique non seulement par les dernières pluies qui ont eu des conséquences assez graves, mais également par le dépliant et surtout par le manque de communication avec les autorités. Certains ont carrément déménagé à Casablanca. D’autres, comme moi par exemple, ont carrément vidé de tous les meubles les étages inférieurs de leurs maisons.
Que demandez-vous exactement aux autorités?
Dans ce genre de cas, il faut informer les gens de la réalité de la situation. Il faut reconnaître que la digue n’est pas complètement achevée et qu’un danger persiste toujours. Il faut s’adresser aux habitants de la ville de Mohammédia à travers la radio et la télévision pour les calmer, les rassurer et éventuellement les informer sur d’autres dangers qui guettent leur ville. Aussi, j’aimerais préciser que la commune n’est absolument pas informée.
Vous dites que d’autres dangers guettent la ville de Mohammédia. Lesquels?
En effet, un danger d’inondation peut arriver de l’est, du côté de Benslimane et plus exactement du chantier de Marjane. Tout le monde ne le sait pas, mais un fossé de branchement a été creusé pour raccorder l’hypermarché au réseau d’assainissement. Justement, ce fossé représente un danger imminent capable d’inonder la ville de son flanc est. Pour remédier cela, un projet avait été préparé pour dévier l’eau vers l’Oued Nfifekh, mais le ministère de l’Equipement ne l’a pas réalisé. Je pense qu’aujourd’hui il a été remis sur le tapis. Encore faut-il que sa réalisation ne soit pas trop tardive.

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