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Les espagnols applaudissent l’action armée

Tout d’abord, le communiqué officiel espagnol publié mercredi matin par la présidence du gouvernement espagnol après l’intervention militaire sur l’îlot Leila se veut des plus triomphalistes, sous un habillage de fausse modestie et de retenue.
Si tout un chacun a pris fait et cause pour cette opération, la «Izquierda Unida», coalition de la gauche en Espagne, a condamné publiquement, mercredi, l’invasion par les forces militaires espagnoles de l’îlot Leila qui a «ressuscité l’esprit colonialiste et africaniste de l’Espagne des siècles précédents».
Une attitude qui a été exprimée, mercredi matin à la Chambre basse, par le coordonnateur général de la coalition de gauche, Gaspar Llamazares, qui a affirmé que l’Espagne, à travers cette opération, a «légitimé et renforcé la position du Maroc». «En procédant à l’utilisation de la force et à l’invasion de cet îlot, le gouvernement de Madrid entraînera la perte d’une bonne position en Afrique : le Maroc», a-t-il mis en garde. M. Llamazares a accusé le gouvernement espagnol de s’être servi abusivement de la résolution adoptée, mardi par la Chambre basse, dans laquelle les députés ont exprimé leur appui à la poursuite des démarches diplomatiques jusqu’à leur épuisement pour résoudre la crise sur l’îlot Leila.
De son côté, Ana Palacio, la ministre espagnole des Affaires étrangères, a affirmé que l’intervention militaire espagnole sur l’îlot de Perejil répondait «à la nécessité d’y rétablir le statu quo». Et d’ajouter, lors d’une intervention au Congrès des députés (Parlement) aux côtés du ministre de la défense Federico Trillo, que le gouvernement espagnol entend mettre fin « dès que possible» à l’opération militaire sur l’îlot.
Federico Trillo a ajouté qu’ «en intervenant mercredi à l’aube sur Perejil, Madrid a agi en état de «légitime défense». Au vu des déclarations de l’Union européenne et de l’OTAN, demandant au Maroc de se retirer de Perejil, Madrid estime avoir obtenu «l’aval de la communauté internationale», a-t-il ajouté. «L’Exécutif ne souhaite pas maintenir une présence militaire permanente» sur l’îlot, a assuré Mme Palacio. Ce à quoi M. Trillo a ajouté que les légionnaires ayant remplacé mercredi matin les forces spéciales qui ont délogé les Marocains resteraient sur place jusqu’au rétablissement de la situation antérieure à ce qu’il a qualifié d’ «occupation de l’île de Leila par des troupes étrangères». «L’objectif de l’Espagne était de rétablir le règne de la loi et le statu quo» sur Leila avant le débarquement ,le 11 juillet, d’une douzaine de soldats marocains, ainsi que «l’accès en toute liberté» à l’îlot, comme cela était le cas depuis 40 ans, a insisté Mme Palacio.
Celle-ci a ajouté que le changement, mardi, de la «nature de la présence militaire marocaine sur l’îlot de Laïla avec l’arrivée de membres de l’infanterie de la marine pour y remplacer des gendarmes» a constitué une «claire provocation». «L’établissement de structures fixes au lieu de tentes et l’invitation adressée à la presse à visiter l’îlot démontraient la volonté de Rabat de rester» sur ce rocher. «Une heure après le début de l’opération, le drapeau espagnol était hissé sur Laïla et la situation «était sous contrôle», a encore dit M. Trillo, rendant compte avec une visible satisfaction de ce qu’il a qualifié d’opération «propre».
Pour sa part, l’ambassadeur d’Espagne au Maroc, Fernando Arias Salgado, a estimé que la volonté du Maroc de mettre fin à la présence espagnole dans le nord de l’Afrique est « le problème de fond» à l’origine de la crise actuelle sur l’îlot Leila. Interrogé sur la radio Onda Cero immédiatement avant que soit connue la nouvelle de l’intervention militaire espagnole, M. Salgado a estimé que «par une série d’analogies avec d’autres contentieux en voie de règlement, le Maroc pense que le moment est venu de (remettre en question) une situation dont il pense historiquement qu’elle ne doit pas perdurer, la présence de l’Espagne dans le nord de l’Afrique». «C’est là le problème de fond», selon l’ambassadeur, que Madrid avait rappelé en consultations dans la nuit de mardi à mercredi. Ce rappel, a-t-il analysé, signifie «le point de rupture d’un dialogue» annonçant des réponses «de nature différente». De même, il a fait des déclarations mettant en doute la crédibilité du Maroc.

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