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Les ingérences du MUR provoquent une scission au sein du syndicat islamiste

© D.R

Une nouvelle polémique secoue la maison interne du syndicat des islamistes. Depuis quelques semaines, la scène syndicale nationale est marquée par un échange virulent entre Mohamed Yatim, secrétaire général de l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), proche du Parti de la justice et du développement (PJD), et Abdeslam Maâti, membre de l’UNTM. La cause de cette polémique étant la tenue d’un congrès exceptionnel de l’UNTM, dimanche 19 septembre, à Mohammedia, par les détracteurs de M. Yatim et à leur tête Abdeslam Maâti. Ces derniers ont annoncé la destitution de M. Yatim de son poste et la dissolution de toutes les instances dirigeantes de cette centrale syndicale en perspective du renouvellement des structures. Et c’est Abdeslam Maâti, jusqu’ici secrétaire général de la Fédération nationale de l’enseignement relevant de l’UNTM, qui a été élu lors de ce congrès exceptionnel nouveau secrétaire général de ce syndicat (voir entretien ci-contre). Ce putsch déclenché au sein de l’UNTM n’a pas laissé les islamistes indifférents. Mohamed Yatim, qui se dit toujours secrétaire général de l’UNTM, mais également membre du bureau exécutif du Mouvement unicité et réforme (MUR) et député PJD, puisque de lui qu’il s’agit, a fermement réagi contre cette scission. Lors d’un point de presse tenu, lundi 27 septembre, à Rabat, M. Yatim a tiré à boulets rouges sur la démarche de Abdeslam Maâti et ses partisants. «Nous voulons informer l’opinion publique nationale que la situation organisationnelle au sein de l’UNTM est stable. Les membres du conseil national de la coordination de notre syndicat démentent les allégations relatives à la tenue d’un congrès exceptionnel de l’Union. Ils affirment aussi qu’ils n’étaient pas au courant de la tenue de ce congrès et que les dénommées décisions formulées lors de ce congrès manquent de crédibilité. Ainsi, l’affaire toute entière se rapporte à une opération de piraterie et de mensonges de la part de certaines personnes qui ne relèvent plus de l’UNTM», a indiqué Mohamed Yatim lors de ce point de presse.
 «Aucune convocation n’a été adressée aux congressistes. Ainsi, ceux qui ont appelé à la tenue du soi-disant congrès exceptionnel à Mohammedia, ont tenté de se substituer à la volonté des bases de l’UNTM et ses différentes composantes, notamment les unions régionales et les fédérations sectorielles. La démarche de ces derniers traduit, en fait, une sous-estimation et une humiliation de l’Union en essayant de se substituer aux 1.000 congressistes, aux 52 congressistes provinciaux et aux 16 congressistes régionaux», s’est indigné M. Yatim. «La tenue d’un congrès exceptionnel par cette poignée de personnes ne peut être qualifié que de tentative de vol qualifiée, de lâcheté et de tentative d’imposer la volonté de certaines parties n’ayant plus aucune légitimité sur l’ensemble des composantes de l’UNTM», a souligné M. Yatim, précisant que «les personnes ayant assisté au congrès exceptionnel qui ne dépassent point 120, selon un enregistrement vidéo, n’ont aucun rapport avec l’Union et n’ont aucune qualité pour appeler à la tenue dudit congrès, notamment Abdeslam Maâti».
«La vérité est très simple. Lorsque ces gens n’ont pas réussi à avoir une place parmi la direction de l’UNTM, suivant la légitimité juridique et démocratique, ils ont essayé de s’imposer à travers la logique du chantage. Ils ont échoué dans ce cadre. Ils ont tenté également de s’imposer à travers les urnes lors du quatrième congrès de la Fédération de l’enseignement relevant de l’UNTM et ils ont échoué une fois encore. Aujourd’hui, ils essayent de mettre l’UNTM devant le fait accompli en créant une polémique pour faire pression sur notre syndicat et le pousser à revenir sur ses décisions fermes et son parcours démocratique», a indiqué M. Yatim. M. Yatim a précisé, en outre, que ni Abdeslam Maâti ni les gens qui le soutiennent dans sa démarche n’avaient contesté auparavant les résultats du cinquième congrès de l’UNTM, à l’issue duquel M. Yatim a été reconduit à la tête du syndicat islamiste, pour un deuxième mandat. M. Yatim a affirmé, également, «qu’il n’existe nullement de débats au sein de l’UNTM à propos d’une éventuelle déviation de l’Union de sa ligne de conduite». Les arguments avancés par Mohamed Yatim, lors du point de presse, ont été balayés d’un revers de la main par Abdeslam Maâti.

Des liens indéfectibles entre l’UNTM, le PJD et le MUR
L’UNTM a toujours été considérée comme un syndicat proche du PJD. Et pour cause, le SG de l’UNTM n’est autre que Mohamed Yatim , membre du secrétariat général du PJD, membre du bureau exécutif du MUR. Pour rappel, Mohamed Yatim a été reconduit à la tête de l’Union nationale du travail au Maroc. Il avait remporté en avril la présidence de ce syndicat avec 565 voix contre seulement 9 voix pour Abdelilah Hallouti, membre de la Chambre des conseillers. A plusieurs reprises, Yatim avait exprimé la volonté de son syndicat de redéfinir sa relation avec le PJD et le MUR, mais sans grands succès, puisque l’UNTM est vue par tous comme le syndicat affilié aux islamistes. Ce lien indéfectible entre l’UNTM, le PJD et le MUR avait, dans le temps, poussé plus d’une personne à claquer la porte de l’UNTM.

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