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Les leçons d’une crise

Tout Marocain patriotiquement bien constitué ne peut ressentir qu’un seul sentiment après le dénouement calamiteux de l’affaire Haidar : la colère. Non pas parce qu’une femme a échappé à la mort. Mais, la colère parce que notre affaire nationale n’est pas sortie de cette crise mieux comprise, ni plus renforcée. La colère parce que notre gouvernance, y compris médiatique, de ce qui est notre droit inaliénable, le droit à l’unité, ne s’est pas trouvée davantage légitimée notamment sur le plan international. La colère parce que le séparatisme à la solde de l’Algérie sort avec une image encore plus trompeuse que jamais. Pendant plus d’un mois, dos au mur, sous les coups de boutoirs de la propagande d’Etat algérienne, devant une opinion publique internationale, bluffée, qui ne comprenait plus nos motivations ou notre démarche, nous avons reculé. Le pays le plus avancé — et ce n’est pas du chauvinisme mal placé — dans le monde arabe en matière des droits de l’Homme et dont l’expérience démocratique est la plus prometteuse  se trouvait brutalement cloué au pilori. Stigmatisé. Blâmé. Désavoué. Même par ses amis. Pas comme ça, pas de cette façon, et pas vous, nous disaient-ils. Le Maroc a eu tort, sur un coup de sang lié à une provocation préparée à l’avance, ourdie comme un complot, de dépouiller une Marocaine de sa nationalité. Une Marocaine certes égarée, manipulée, séparatiste, à la solde des adversaires de son unité nationale et de son intégrité territoriale mais Marocaine quand même. Là est la faute originelle, pour laquelle nous sommes démocratiquement, aujourd’hui, en droit d’attendre des explications formelles et sérieuses. Nous voulons des explications, aussi, sur la responsabilité dans la gestion, depuis l’origine, de cette scabreuse affaire tellement le périmètre de cette responsabilité semble variable et sa densité vaporeuse. Toutefois, pour nous, le temps ne va pas s’arrêter de tourner, et l’Etat marocain, un Etat multiséculaire, avec une Monarchie légitime et populaire, ne va faire, ou déposer le bilan, faillite comme une vulgaire entreprise informelle. Mais nous devons consolider notre projet démocratique, notre cause nationale, notre unité, la construction de notre démocratie, notre vivre-ensemble en apprenant de nos erreurs même quand, parfois, par incompétence, elles ont risqué d’être fatales à notre Nation. Que faire désormais d’Aminatou Haidar et de ses semblables séparatistes vivant sur le sol national ? Ont-ils un statut ? Ont-ils des droits ? Quels sont leurs devoirs ? Leurs allégeances sont-elles légitimes ? Sont-ils des traîtres ? Quelle liberté d’aller et venir ont-ils ? Faut-il les juger, les éradiquer, etc. En refusant de répondre à ces questions de fond, nous préparons les crises, les erreurs, les fautes de l’avenir. Celles qui font, par amateurisme et coups de sang inutiles, si mal à ce pays. Pour se projeter dans l’avenir d’une manière sérieuse, féconde et constructive, il est préférable en la matière de se doter, scientifiquement, de quelques doctrines et de quelques références préalables.

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