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Les Marocains d’Al Qaïda

«Quatre-vingt-dix pour cent des membres de la mouvance Al Qaïda évoluant en Europe sont d’origine maghrébine ». Cette affirmation est de Magnus Ranstorp, directeur du Centre d’études sur le terrorisme et la violence politique à l’université Saint-Andrew en Ecosse. Les activistes d’Al Qaïda, traqués depuis les événements du 11 septembre dans plusieurs pays européens, comptent, parmi eux, plusieurs Marocains. Ils ont d’ailleurs fait la «une» des publications à travers le monde. Zacaria Moussaoui, Mounir El Motassadeq et Abdelghani Mzoudi sont les plus connus. Le premier, un franco-marocain de 35 ans a la particularité d’être la première personne inculpée dans l’enquête sur les attentats de New York. Arrêté à la mi-août 2001, c’est-à-dire peu avant les attentats qui ont visé le World Trade Center, aux Etats-Unis par les services de l’immigration, il est soupçonné d’avoir été le vingtième homme du commando terroriste. Plusieurs suspects arrêtés dans différentes affaires liées au terrorisme ont affirmé l’avoir rencontré en Afghanistan dans les camps d’Al Qaïda. On lui prête également des relations privilégiées avec Oussama Ben Laden. Son procès devant un tribunal fédéral de Virginie bloque depuis le 11 décembre 2001. Le dernier rebondissement en date est la demande de Moussaoui de la comparution, à titre de témoin, de Ramzi ben Al-Shaiba, suspecté d’être l’un des coordinateurs des attaques et détenu par les autorités américaines depuis sa capture au Pakistan en septembre 2002. Malgré l’accord du juge en charge du dossier, le procureur fédéral a refusé d’autoriser cet interrogatoire, invoquant la sécurité nationale. Le deuxième Marocain très lié à Al Qaïda est Mounir El Motassadeq, membre fondateur de la cellule de Hambourg. Son parcours est, bien entendu, identique à celui de tous ceux qui ont décidé de se mettre sous la bannière du milliardaire saoudien : l’Europe puis les camps d’entraînement au Pakistan ou en Afghanistan, puis retour en Europe pour mettre en pratique leurs connaissances. Condamné le 19 février 2003 à 15 ans de prison ferme, cet étudiant de 28 ans faisait partie du groupe chargé du soutien logistique de la cellule allemande. Abdelghani Mzoudi y faisait également partie. Il est poursuivi depuis le 14 août dernier à Hambourg pour « complicité de meurtre dans 3.066 cas » et « soutien à une organisation terroriste ». Arrêté à Hambourg le 10 octobre 2002, ce Marocain de 30 ans est soupçonné de procurer de l’argent et du logement aux membres de la cellule. Il a également co-signé, avec Motassadeq, le testament du chef de la cellule Mohammed Atta, un des kamikazes du 11 septembre. La traque internationale menée contre les terroristes de la nébuleuse d’Oussama Ben Laden a fait tomber dans les filets de la police occidentale plusieurs autres ressortissants marocains, dont les rôles étaient moins importants. A Milan, le 12 juillet 2002, sept Marocains suspectés d’avoir fourni le soutien logistique et des faux documents à l’organisation terroriste sont arrêtés. Le 9 novembre 2002, Scotland Yard a interpellé trois hommes d’origine marocaine suspectés de projeter un attentat au gaz cyanure dans le métro de Londres.

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