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Les modérés et les radicaux se livrent à une bataille acharnée pour le secrétariat général du Parti de la justice et du développement

© D.R

«On a envie que le PJD soit un modèle de démocratie interne pour les partis politiques marocains». Lahcen Daoudi, qui fait cette «profession de foi», affiche une prétention qu’aucun autre parti n’a jusqu’ici osée, selon lui. Et si, en effet, la démocratie interne des structures partisanes venait justement d’un parti islamiste … M. Daoudi, membre influent du bureau politique du PJD, signe et persiste. Il joint même l’acte à la parole, en dévoilant, dans une déclaration à ALM, des mesures «très concrètes» à adopter lors du 6ème congrès ordinaire du PJD, qui démarrera samedi 19 juillet au complexe sportif Moulay Abdellah à Rabat. Parmi ces mesures, figure le projet de donner au Conseil national (Parlement du parti) le pouvoir de démettre le secrétaire général, le président du Conseil national, ainsi que les autres instances dirigeantes du parti. Ce sont les militants de la formation islamiste, ou du moins leurs représentants au Conseil national, qui seront désormais maîtres du jeu. Nous sommes d’emblée face à la logique de la pyramide inversée, puisque le pouvoir de décision, et contrairement à une pratique en vogue chez les états-majors des partis nationaux, reviendrait à la base populaire, pas à la tête du parti. Populaire ou populiste, cette mesure prétend faire en sorte que les militants ne soient pas sollicités que le jour du congrès, mais qu’ils aient un pouvoir de contrôle sur les instances dirigeantes. Pour ce qui est de l’élection desdites instances, le PJD innove aussi. A l’opposé de ce qui se fait dans la majorité des partis politiques où les candidatures à occuper des postes de décision se font d’une manière spontanée, chez le PJD, ce sont les congressistes qui désigneront par voie de bulletins secrets les candidats à la présidence du parti, avant de passer au vote final. A souligner que la désignation des candidats se fera le premier jour du congrès. Sur la question des candidats favoris, c’est le silence total chez les dirigeants PJD, même si des bruits de couloir annoncent que la partie se jouera entre trois candidats, en l’occurrence Saâd Eddine El Othmani (SG actuel sortant), Abdelilah Benkirane (président du Conseil national) et Lahcen Daoudi (secrétaire général-adjoint). Fait marquant, et une fois n’est pas coutume, l’évaluation des profils et autres compétences de chacun des candidats se fera en présence des journalistes, des invités du congrès, sans oublier évidemment les 1500 congressistes qui commencent déjà  affluer de différentes régions du Royaume vers la capitale Rabat. «Nous voulons que la compétition au niveau de l’élection des structures dirigeantes du parti se fasse en public», exhorte M. Daoudi, visiblement heureux que cette initiative pionnière fasse du PJD « la locomotive de la démocratisation interne des structures partisanes », érigée d’ailleurs en devise du 6ème congrès ordinaire du parti islamiste. 3 millions de dirhams est le montant du budget alloué à l’organisation de ce congrès pas comme les autres. Les organisateurs, avec à leur tête Abdellah Baha, secrétaire général-adjoint du PJD, affirment vouloir faire de ce congrès un « symbole démocratique» de tous les Marocains. Il y va de la crédibilité et de la confiance dans l’action partisane qui est l’une des raisons, selon les observateurs, du faible taux de participation enregistré lors des élections législatives du 7 septembre 2007.

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