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Les partis politiques boudent «Watanouna»

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«Tous pour la libération des Marocains séquestrés à Tindouf ». Tel est le thème de la marche nationale qui sera organisée, le dimanche 6 mars à Rabat sur initiative du collectif associatif Watanouna. Présidé par Naïma Lemcherki, ce collectif d’associations vise, à travers l’organisation de cette marche, à dévoiler et à dénoncer les pratiques et les souffrances dont sont victimes les séquestrés marocains dans les camps de Tindouf au Sud-ouest algérien. En marchant ensemble, dimanche prochain, les Marocains feront ainsi entendre leur voix à l’unisson en appelant à la libération des prisonniers marocains détenus par le Polisario et en exigeant une intervention internationale pour que les citoyens marocains retenus dans les camps de la honte puissent bénéficier du droit à la libre circulation.
En parallèle à l’organisation de la marche, le collectif Watanouna a lancé une opération de collecte de signatures d’un million de cartes postales qui ont été conçues et réalisées par lui afin d’être envoyées au secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan pour attirer l’attention de la communauté internationale sur l’ensemble des violations des droits de l’Homme commises dans les camps de la honte à Tindouf.
L’objectif étant de sensibiliser l’opinion publique internationale sur la situation dramatique des citoyens marocains séquestrés à Tindouf et la souffrance des prisonniers de guerre qui y sont détenus depuis plus d’un quart de siècle, les cartes postales contient une seule phrase : « Tous pour la libération des Marocains séquestrés à Tindouf » traduite en quatre langues : arabe, française, anglaise et espagnole.
Ces cartes postales sont mises à la disposition des citoyens dans des points de distribution qui ont été installés partout dans les villes ou à travers les associations partenaires de l’initiative. Une fois remplies et signées par les citoyens, ces cartes seront réunies par le collectif « Watanouna » qui se chargera de les faire parvenir à l’ONU.
Pour la réussite de cette initiative, les membres du collectif se sont mobilisés depuis l’annonce du projet pour sensibiliser les composantes de la société civile nationale sur l’objectif de l’initiative et les inciter à accepter l’idée et à participer à l’organisation de cette marche. Les membres du comité de pilotage du collectif ont ainsi visité plusieurs villes du Royaume où ils ont tenu des réunions avec les associations locales. Et dans toutes les villes qu’ils ont visitées, il a été créé des comités de coordination chargés de mobiliser les volontaires au niveau de leur région pour la participation à cette marche et manifester ainsi leur solidarité avec leurs concitoyens séquestrés à Tindouf. Ainsi, dans toutes les villes marocaines, la société civile s’est mobilisée pour la réussite de l’initiative. À Casablanca, Rabat, Fès, Meknès, Marrakech, Kénitra, El Jadida, Settat, des associations ont fait preuve d’un sens d’organisation et de mobilisation exemplaires dans un engagement sans faille pour la cause nationale.
Toutefois, si la société civile a fait preuve d’une grande mobilisation pour que la marche du 6 mars soit un succès, la société politique, elle, donne l’impression de bouder l’initiative. Depuis l’annonce par le collectif Watanouna de son initiative, les partis politiques se sont confinés dans un rôle d’observateur indifférent. À quelques jours du 6 mars, la plupart des formations politiques nationales n’ont pas encore annoncé leur adhésion à l’initiative. Ils n’ont pas non plus appelé les citoyens à y participer. Les seules exceptions enregistrées jusqu’au mercredi 2 mars sont celles du Parti de la Justice et du Développement (PJD) et de la Jeunesse ittihadie. Dans un communiqué rendu public, le 28 février dernier, le PJD a lancé un appel aux citoyens pour qu’ils participent massivement à la marche de solidarité du 6 mars. « Le PJD, tout en se félicitant de cette initiative nationale, renouvelle son intention de participer à toutes actions militantes et diplomatiques à l’intérieur du pays ou dans les instances internationales pour servir notre cause nationale », indique le communiqué. « Fidèle à ce principe, le secrétariat général du parti appelle tous ses militants et ses sympathisants ainsi que tous les citoyens marocains toutes tendances politiques confondues à participer massivement pour la réussite de cette marche nationale pour défendre nos frères séquestrés et exprimer la solidarité nationale qui caractérise le peuple marocain », a souligné le communiqué du PJD. De son côté, la Jeunesse ittihadie a appelé les jeunes à participer massivement à cette marche. Dans un communiqué de son comité exécutif, la jeunesse de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) a appelé ses militants et l’ensemble de la jeunesse marocaine à participer à la marche du 6 mars placée sous le thème « Tous pour la libération des Marocains séquestrés à Tindouf ».
Ainsi, la classe politique donne l’impression de ne pas être concernée par l’initiative. Une attitude que certains expliquent par le fait qu’il s’agit d’une initiative émanant de la société civile. En tout cas, ce qui est certain c’est que la défense de la cause nationale est une affaire de tous les Marocains qui sont tous appelés à y adhérer quelle que soit leur tendance politique.

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