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Les partis politiques évaluent la coupe budgétaire : Le PAM et l’Istiqlal s’y opposent, le MP et le PPS hésitent

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La récente décision gouvernementale de réduire le budget d’investissements au titre de l’année budgétaire en cours de 15 milliards de dirhams continue d’alimenter la polémique. Les partis politiques ont fortement critiqué cette décision. C’est le cas notamment au PAM (Parti authenticité et modernité). «Cette décision vient dans le cadre d’une série d’autres décisions gouvernementales marquées par l’improvisation et l’unilatéralisme. Nous constatons que le gouvernement a choisi de s’engager dans ce sens sans se donner la peine d’ouvrir un dialogue sérieux avec les autres acteurs politiques et économiques du pays», souligne Milouda Hazib, membre du bureau politique du PAM. Et de poursuivre: «Cette ponction aura certainement un impact négatif sur l’économie nationale et le climat des affaires. Si le gouvernement n’investit plus, ceci risque de décourager les investisseurs privés. Il ne faut pas oublier, en outre, qu’un nombre important de PME travaillent surtout avec les secteurs publics. Moins d’investissements veut dire moins de contrats et moins d’activités pour des petites et moyennes entreprises. Nous craignons donc que cette situation ne provoque une vague de faillite et de licenciement par les PME». Selon Mme Hazib, ce genre de décisions montre que l’Exécutif ne dispose pas d’une vision et de solutions pour sortir l’économie nationale de la situation dans laquelle elle se trouve. «Le gouvernement ne veut même pas impliquer les autres parties prenantes. Or, nous avons aujourd’hui une véritable cellule de crise composée d’experts, des spécialistes en plus des acteurs politiques et économiques pour réfléchir sur les solutions», conclut-elle. De leur côté, les responsables du Mouvement populaire (majorité) adoptent une position plus nuancée. «On aurait aimé que le gouvernement opte pour une autre solution pour sauver les finances publiques. Malheureusement, la crise économique chez nos partenaires est telle qu’elle nous impose des mesures urgentes comme le report ou le gel d’une partie du budget. Maintenant, on ne sait pas si la coupe dans le budget des investissements est la meilleure solution. C’est un débat qu’il va falloir ouvrir», affirme Mohamed Moubdie, membre du bureau politique du parti de l’épi. Mais le responsable affirme que la solidarité gouvernementale impose à son parti de soutenir cette décision soulignant qu’il va falloir prendre d’autres mesures nécessaires pour éviter au pays la véritable crise. L’Istiqlal, quant à lui, adopte une position plus franche sur la question. «On n’a pas été consulté par les membres du gouvernement avant la prise de cette mesure à laquelle on s’oppose. Le gouvernement n’aurait pas dû toucher au budget de l’investissement, mais plutôt revoir celui du fonctionnement. Aujourd’hui, c’est l’économie qui sera directement impactée, notamment les investissements privés, les commandes publiques et de ce fait l’emploi», souligne Mounia Ghoulam, membre du comité exécutif du parti de la balance. Et de conclure: «Le gouvernement aurait dû avoir un plan de relance de l’économie avant d’oser procéder à cette coupe. Dans ce sens, l’Istiqlal avait proposé 22 mesures crédibles et réalistes pour relancer l’économie. Malheureusement l’Exécutif ne leur a pas accordé aucune importance, il a choisi la facilité».

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