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Les résultats des élections législatives ont montré les limites du PJD

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Selon les résultats définitifs des élections législatives du 7 septembre, le PJD a obtenu 46 sièges. Il arrive ainsi en deuxième position après l’Istiqlal qui forme désormais un groupe parlementaire fort de 52 députés.
Ce résultat, qui n’a pas surpris les observateurs neutres et avisés de la vie politique nationale, a eu l’effet d’une douche froide sur les dirigeants et les militants du parti de Saâd Eddine El Othmani. Obtenir moins de 50 sièges alors que l’on promettait pas moins de 70 est une grande défaite électorale. Faire d’une estimation basée sur un calcul simpliste une promesse électorale a été, en fait, l’erreur stratégique commise par la direction du parti. Une direction qui, pourtant, faisait de la méthodologie, de l’organisation et des actions calculées ses principaux atouts face aux autres composantes de la vie politique nationale.
Mais, le PJD a non seulement fait d’une ambition une promesse électorale, mais il a commencé à se comporter publiquement comme s’il avait déjà obtenu la majorité relative au Parlement. Dans un entretien accordé au quotidien espagnol ABC, le 23 août dernier, soit deux jours avant le début de la campagne électorale, le secrétaire général du PJD, Saâd Eddine El Othmani, avait lancé plusieurs messages aux différents acteurs politiques nationaux dont certains ont été interprétés comme une sorte de menace. «Si les conditions politiques ne sont pas bonnes pour faire partie de la coalition gouvernementale, nous sommes prêts à rester dans l’opposition, mais celle-ci sera beaucoup plus forte», avait-il prévenu. Par «conditions politiques», le chef de file du parti islamiste désignait, selon les observateurs, la question de la primature et de la répartition des portefeuilles. Commencer à négocier la composition du prochain gouvernement en simulant une position de force alors que le parti n’avait même pas réalisé le raz-de-marée qu’il promettait était une erreur monumentale, selon la plupart des analystes.
Une erreur qui a entraîné une autre à savoir transformer une victoire relative en grande défaite. Si le parti a obtenu plus de sièges qu’en 2002, c’est, mathématiquement, une sorte de victoire, qu’il fallait exploiter politiquement ne serait-ce que sur le plan interne.
Mais, la direction du PJD, qui s’excite aujourd’hui pour tenter de justifier son revers en remettant en cause la transparence des élections, a d’autres raisons pour afficher cet air de déception et de frustration. En fait, le PJD a découvert, grâce aux élections du 7 septembre, que son plafond de représentativité était limité et qu’il ne saura jamais dépasser le seuil des 50 sièges dans le meilleur des cas. Car, jamais la conjoncture ne lui sera plus favorable qu’en septembre 2007. Il se trouve dans l’opposition depuis exactement huit ans – faut-il rappeler qu’il a fait partie du gouvernement de Abderrahmane Youssoufi jusqu’à septembre 2000 – et il fait du populisme et de l’islamisme le fondement de sa stratégie électoraliste. Or, un discours pareil a une durée de vie limitée qui ne peut survivre à deux législatures surtout si l’on prend en considération la vitesse avec laquelle le pays est en train de changer et de se développer. Pendant que le PJD fera de l’opposition populiste au Parlement durant les cinq années à venir, les Marocains seront en train de constater, sur le terrain, comment leurs conditions de vie s’amélioreront. Les fruits du travail démarré durant les huit dernières années commencent déjà à se faire sentir à travers la baisse du taux de chômage, la diminution remarquable des bidonvilles et bien d’autres chantiers… En plus, le discours islamiste a fait son plein au Maroc. Et cela, les dirigeants du PJD en sont conscients aujourd’hui. Car, après avoir abandonné le prétexte de la soi-disant autolimitation, il n’est plus possible, aujourd’hui, de dire qu’ils sont capables d’obtenir plus de sièges qu’ils en ont obtenus le 7 septembre 2007. Et dire que le PJD peut faire mieux en 2012 serait s’aventurer dans des projections infondées vu que l’islamisme, lui-même, a atteint son pic au Maroc et il est, désormais, sur une pente descendante. 

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