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Les retombées de la vague de froid risquent d’être lourdes

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En ce moment s’abat sur le Maroc une vague de froid exceptionnelle qui  n’a pas eu lieu depuis des années. Les températures sont en  baisse mettant ainsi en péril aussi bien la vie des populations enclavées que le rendu de certaines cultures agricoles. Les températures minimales ont battu les records pour le mois de février dans plusieurs régions du pays avoisinant ainsi les -12 °C. Pour ce qui est des jours à venir, la météorologie nationale annonce que «le thermomètre avoisinera en moyenne les moins 7 degrés Celsius». «Mourir de froid » n’est point une hyperbole. Un petit recul dans le temps et l’on se rend compte qu’au Maroc, nous ne sommes pas prêts à accueillir une si grande baisse de température. En effet, en 2007, une vague de froid exceptionnelle allant jusqu’à -16°C s’était abattue sur le Maroc et plus particulièrement sur le village retiré d’Anfgou dans la région de Khénifra. Le bilan des victimes était lourd atteignant près d’une trentaine de morts. A l’heure actuelle, dans ce village et dans d’autres, il existe des dizaines de milliers de personnes qui demeurent impuissantes face à ces sévères vagues de froid. Enclavés et difficiles à atteindre par les autorités en cas de sinistre, ces villageois sont livrés à eux-mêmes.  L’Etat est souvent pointé du doigt quant à la lenteur des interventions. Faute de politique anticipative solide, la société civile se mobilise pour leur venir en aide et plusieurs caravanes sont organisées dans ce sens. Cette année, l’improvisation sera mise de côté. Tout un programme d’assistance sera déployé par le ministère de l’intérieur, la Gendarmerie royale et la Fondation Mohammed V pour la solidarité au profit des populations souffrant le plus de la rigueur du climat. Parallèlement aux dégâts humains que peut avoir la situation actuelle, l’agriculture se porte mal. En effet, les vagues de froid qui s’abattent sur le Royaume font que, pour les céréales et les légumineuses en particulier, une stagnation de croissance s’opère. Si cette stagnation n’affecte pas la qualité du produit, elle provoque toutefois une inflation des prix primeurs sur le marché. Au delà du marché intérieur, ces retards de croissance ont un effet non négligeable sur les exportations quit marquent une chute par rapport à la précédente campagne agricole. Ainsi, il faut dire que tout n’est pas beau. Si certaines cultures sont épargnées, d’autres ne le sont pas et risquent d’être endommagées. C’est à ce titre que Abbès Tonji, agronome, souligne que «des cultures comme celles des agrumes, de pomme de terre et de la canne à sucre sont extrêmement sensibles au froid et peuvent être sinistrées». Si l’on se base sur la météorologie nationale, «cette vague  serait le résultat d’une masse d’air polaire qui traverse l’Europe orientale et centrale et touche l’Afrique du nord de la Tunisie au Maroc». Par ailleurs, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, les très basses températures que l’on enregistre ces jours-ci sont en fait une conséquence du réchauffement climatique d’origine humaine. Nous devons donc nous préparer à vivre d’autres hivers rigoureux à l’avenir.

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