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Les secrets d’une longévité

L’Administration des douanes et des impôts indirects est au centre d’une fronde des cadres. Motif : un mouvement de mutation contesté par les intéressés qui pour obtenir réparation sont allés jusqu’à porter l’affaire devant la justice. Directeur général de cette administration, Mohamed El Alej reste imperturbable. Comme à son habitude. L’homme, qui arbore un air antipathique dont il a fait un attribut de sa personnalité, est également P-d-g du Crédit immobilier et hôtelier.
Un établissement qui est en train de languir dans l’indifférence générale entre déprime et démobilisation. Ni vision d’avenir, ni projet de réforme, le personnel de cette banque, livré à lui-même, est extrêmement inquiet.
M. El Alej ne laisse pas par contre indifférent. Corpulent sous des apparences lymphatiques, il doit dépenser une énergie immense pour maintenir sa structure. Il s’est forgé au fil des ans une réputation, réelle ou supposée, d’assainisseur des comptes des entreprises publiques en difficulté. C’est ce qui explique peut-être le secret de sa longévité au-delà de la limite d’âge ( 60 ans). Ce natif d’Oujda en mars 1942 a fait une belle carrière, à la fois riche, discrète et sereine, à l’ombre de la haute administration. D’une responsabilité l’autre sans jamais s’exposer.
Après des études supérieures à Paris et à Montréal dans le domaine de l’aviation, Il commence son parcours en 1967 à la direction de l’air au ministère du Transport, puis il devient en 1972 directeur de l’Observatoire de la météorologie nationale. Le jeune El Alej cherchera à améliorer sa météo personnelle. Aussi fera-t-il de nouveau le voyage au Canada où il représente cette fois-ci entre 1975 et 1980 son pays à l’Organisation de l’aviation civile internationale des Nations unies (OACI). Retour en force au bercail en 1981pour réintégrer son administration d’origine.
Après quelques années, il atterrit non pas à la tête de l’Office des aéroports mais à la prévention routière. Sa route a dû croiser une grande fée car tout à coup, les portes du paradis public s’ouvrent à lui dans une ascension fulgurante. Ce sera d’abord la compagnie de transport CTM qui était alors dans le giron de l’Etat avec comme mission d’en faire une mariée coquette à privatiser. La privatisation terminée, il se voit confier un autre office : l’ONCF . Après le ciel, la route, voici venu le temps du rail !
A notre homme apparemment surdoué, il ne reste que la mer et ses eaux houleuses pour compléter la trilogie du transport. Mais ce n’est pas le gouvernail du maritime qu’on lui fera tenir, il sera sollicité pour le secteur bancaire : mettre en place un plan de sauvetage du CIH dans la foulée du limogeage brutal de Abdelouahed Souheïl en février 2001. Tout en conservant la présidence de cette institution, il sera nommé le 10 septembre 2003 à la tête de l’Administration des douanes et des impôts indirects.
Ceux qui le connaissent décrivent Mohamed El Alej comme un personnage qui sait trouver des recettes simples pour rester toujours dans la course. Quant à son bilan de “redresseur“ des entreprises publiques en difficulté, c’est une autre histoire.

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